Lithium : prochaine bulle spéculative ?

Le prix du lithium, ce métal argenté, a connu une hausse spectaculaire, mais l'offre s'accélère également. Alors que les premières cellules de la batterie roulent sur la chaîne de production de Tesla, des entreprises, dont plusieurs chinoises, font la course pour sécuriser les approvisionnements en métal argenté, utilisé pour fabriquer des batteries au lithium-ion qui alimentent des milliards de smartphones, d'ordinateurs portables et, de plus en plus, de voitures électriques. Ces dernières utilisent 4 800 fois plus de lithium qu'un smartphone et, avec des véhicules comme la Tesla Model 3 et la Chevrolet Bolt conçus pour une production de masse, il y a une pression considérable sur les acquisitions en métal. Le prix moyen du lithium a triplé depuis 2014 et a gagné environ 60 pour cent l'an dernier. Pour certains, ces gains reflètent que l'ère du véhicule électrique se rapproche. Pour d'autres, la demande de métal indique tous les signes d'une bulle spéculative.
Les études en géologie prouvent qu'il n'existe pas de pénurie de lithium au niveau de la croûte terrestre. Le marché du lithium est dominé par quatre producteurs : la Société Química et Minera du Chili (SQM), Albemarle, FMC et la Chine Tianqi Lithium. En plus de cela, il existe au moins 28 sociétés cotées en Australie et au Canada qui développent des projets nécessitant du lithium. Une partie de la pénurie d'approvisionnement est due à la politique au Chili qui contrôle la quantité de lithium qui peut être extraite du désert d'Atacama par un système de quota qui doit être approuvé par la Commission nucléaire du pays. En conséquence, le Chili a été dépassé par l'Australie en termes de production de lithium.
En 2010, le prix des terres rares, qui sont largement utilisées dans les appareils électroniques, ont augmenté rapidement en raison des craintes d'une pénurie d'approvisionnement. Cela a entraîné une augmentation de la production aux États-Unis et en Australie et, deux ans plus tard, à un effondrement des prix.