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Liban - Témoignage

Pour Saada Allaw, c’est « un rêve qui se brise »

« Je n'ai jamais pensé mourir ailleurs qu'au Safir. » C'est par cette phrase choc que Saada Allaw, une journaliste de renom connue pour son engagement pour les causes sociales et humanitaires, décrit son attachement à l'institution qui l'a repérée et aidée à grandir dans son métier.
Embauchée par le quotidien as-Safir sitôt son diplôme en main, la jeune fille du Hermel, issue d'un milieu de paysans, n'a jamais cru pouvoir accéder un jour à un tel « honneur », comme elle dit.
« Depuis que j'étais enfant, as-Safir était mon journal de prédilection. À l'âge de dix ans, je caressais déjà le rêve de devenir journaliste. Mais je n'aurais jamais pensé qu'un mastodonte comme as-Safir pouvait me donner un jour cette chance inouïe », témoigne la journaliste.
Saada n'y a donc pas cru le jour où elle a été sélectionnée par ce quotidien avec trois autres, à l'issue d'un stage auquel avaient pris part 15 autres candidats. Derrière les murs de l'institution de ses rêves, la jeune journaliste a construit sa carrière bribe par bribe, en s'affirmant à travers des articles inédits d'une rare sensibilité, avant de lancer sa propre rubrique sociale qu'elle dirige depuis des années. En tout, elle y aura passé 24 ans de sa vie, ne se doutant pas une seconde que le rêve allait un jour se fracasser.
« As-Safir a été contraint de fermer ses portes très tôt. Sa mission n'est pas encore terminée. Le monde a besoin de son message, de son professionnalisme et de sa rigueur, des atouts qui ont fait sa réputation au cours des ans », déplore Saada Allaw. Elle souligne que l'institution a engendré non seulement un quotidien mais également une véritable école de journalisme qui a formé des cadres et des leaders d'opinion d'une grande envergure.
« Ceux qui sont passés au journal ont aujourd'hui des postes de décision dans de grands médias basés à Londres, à Paris et à
Washington. Certains ont même fondé leur propre quotidien », raconte la jeune dame.
Pour elle, la grandeur de l'institution se reflète également dans la manière avec laquelle les journalistes et employés ont été traités après l'annonce de la fermeture.
« Alors que dans d'autres médias, les droits des employés leur ont été refusés, au Safir nous avons été compensés de la manière la plus équitable. Même la scolarité de nos enfants pour 2017 nous a été versée par l'institution », témoigne la journaliste.
« Demain sera un jour sombre parce que Beyrouth se lèvera sans son Safir, poursuit Saada Allaw. Notre grande tristesse n'est pas d'avoir perdu un emploi, mais d'avoir perdu un journal qui a la dimension d'une nation. »

« Je n'ai jamais pensé mourir ailleurs qu'au Safir. » C'est par cette phrase choc que Saada Allaw, une journaliste de renom connue pour son engagement pour les causes sociales et humanitaires, décrit son attachement à l'institution qui l'a repérée et aidée à grandir dans son métier.Embauchée par le quotidien as-Safir sitôt son diplôme en main, la jeune fille du Hermel, issue d'un...

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