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Moyen Orient et Monde - Turquie

Ankara accuse Gülen d’être derrière l’assassinat de Karlov

Circonspect, le Kremlin a souligné hier l'importance d'« attendre les résultats du travail du groupe d'enquête ».

Des fleurs déposées devant la résidence de l’ambassadeur russe assassiné, Andreï Karlov, à Ankara. Adem Altan/AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé hier que l'assassin de l'ambassadeur russe Andreï Karlov appartenait au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen. Le réseau guléniste, à qui Ankara impute le putsch avorté de la mi-juillet, a, en effet, été mis en cause dès mardi soir, à peine 24 heures après l'assassinat, par le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, et M. Erdogan a enfoncé le clou hier.
« C'est un membre de l'organisation terroriste FETO, il n'y a pas besoin de dissimuler cela », a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Ankara, utilisant l'acronyme désignant le réseau de M. Gülen. Les éléments « le montrent », a-t-il affirmé, évoquant « l'endroit où il a été éduqué » et « ses relations ». « Je suis obligé de dire encore une chose (...) Cette vile organisation existe encore dans les rangs de notre police, tout comme dans notre armée », a ajouté M. Erdogan hier.
Sous l'objectif des caméras, Mevlüt Mert Altintas, un policier âgé de 22 ans, a tué lundi de neuf balles l'ambassadeur de Russie à Ankara, Andreï Karlov, avant d'être lui-même abattu, après avoir lancé « Allah Akbar » et affirmé vouloir venger Alep. Malgré ces déclarations qui semblent lier cet acte à la situation en Syrie, les enquêteurs turcs suivaient, selon les médias, la piste du réseau du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Erdogan qui l'accuse d'avoir ourdi le putsch manqué. Selon les médias turcs, les enquêteurs ont retrouvé des livres sur l'organisation guléniste lors de la perquisition du domicile de Mevlüt Mert Altintas, et passaient en revue les relations nouées par le policier. Les autorités retenaient hier 11 personnes en garde à vue, dont plusieurs proches du tireur, qui servait depuis deux ans et demi dans les forces de police antiémeute à Ankara. Selon un chroniqueur de Hürriyet Abdulkadir Selvi, le jeune policier a été membre du dispositif de sécurité entourant le président Erdogan à huit reprises depuis le putsch manqué en juillet.

« Preuves solides »
Le spectaculaire assassinat est survenu en plein réchauffement des relations entre Ankara et Moscou qui ont parrainé une trêve ayant permis d'entamer l'évacuation de la partie est d'Alep tenue par les rebelles. Les deux pays ont dénoncé une « provocation » visant à saboter leur coopération.
Mais le porte-parole du Kremlin a souligné hier l'importance d'« attendre les résultats du travail du groupe d'enquête », ajoutant qu'il ne fallait « pas tirer de conclusions hâtives tant que l'enquête n'avait pas déterminé qui est derrière l'assassinat de notre ambassadeur ».
Fait inédit, la Turquie a accepté la participation aux investigations de 18 enquêteurs russes, dépêchés par Moscou et qui ont pris part, à Ankara, à l'autopsie du corps d'Andreï Karlov.
« Il est vraisemblable que les Russes ne se satisferont pas d'explications comme "L'assassin de Karlov est un guléniste" », remarquait hier Murat Yetkin, rédacteur en chef du quotidien Hürriyet. « Ils demanderont des preuves solides », ajoute-t-il.
Andreï Karlov, dont le corps a été rapatrié mardi soir en Russie, sera inhumé demain après un hommage national, notamment en présence du président Vladimir Poutine, a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Gokan GUNES/AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé hier que l'assassin de l'ambassadeur russe Andreï Karlov appartenait au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen. Le réseau guléniste, à qui Ankara impute le putsch avorté de la mi-juillet, a, en effet, été mis en cause dès mardi soir, à peine 24 heures après l'assassinat, par le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, et M....

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