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Liban - Gouvernement

Un premier jour marqué par un échange amer entre Mikati et Hariri

Mgr Audi recevant hier le vice-président du Conseil, Ghassan Hasbani. Photo Ani

Outre la mini-polémique concernant la cérémonie de passation des pouvoirs au ministère de la Justice entre le ministre sortant, Achraf Rifi, et le nouveau ministre, Salim Jreissati (voir l'article de Sandra Noujeim), la première journée du nouveau cabinet Hariri a été marquée par un échange assez amer entre le Premier ministre Saad Hariri et l'ancien Premier ministre Nagib Mikati.
Dans une déclaration, M. Mikati a exprimé « son amertume » par rapport aux attentes suscitées par l'élection du président de la République, la désignation du nouveau Premier ministre et le climat relatif à la volonté de mettre en place un climat d'entente réel pour en finir avec les divisions en place depuis 2005.
« Nous voilà à nouveau face à un cabinet hétérogène dans tous les sens du terme, qui consacre le clivage politique au sein du Conseil des ministres, ce qui prouve que son action ne sera pas simple, surtout dans l'approche des questions conflictuelles », a indiqué le député de Tripoli. Avant de lancer une pointe directe à Saad Hariri : « Nous posons la question au Premier ministre concernant la sincérité des positions qu'il a annoncées directement ou à travers des députés et des personnalités proches de lui pour justifier son virage d'avant les élections. Ce qu'il a annoncé au sujet d'une entente sur une feuille de route intégrale pour l'étape à venir est-il vrai, ou n'est-il qu'une simple justification, qui ne repose sur rien? La période entre la désignation et la formation du cabinet n'a pas montré l'existence de garanties en contrepartie des positions qu'il a prises. »
Et M. Mikati de poursuivre, toujours au sujet de M. Hariri : « Est-il toujours attaché, dans la pratique, aux grands titres politiques qu'il a répétés durant les années écoulées, et pour lesquels il a mené des guerres à tort et à travers, à commencer par le Tribunal spécial pour le Liban relatif à l'assassinat de Rafic Hariri ? Ce qui s'est produit en pratique lors de la formation du cabinet, et avant cela, consacre-t-il la constance au sujet de ces grands titres ? »
Sur son compte Twitter, le chef du gouvernement a répondu aux propos de M. Mikati en ces termes : « Oui, et vous le savez plus que quiconque, Monsieur le Premier ministre. Nous n'avons pas initié de guerres. C'est nous qui avons été l'objet de guerres, d'assassinats et de traîtrises. »
En dépit de ces fausses notes et de l'indignation que la désignation d'un homme – incidemment, Jean Oghassabian – au premier ministère pour les Droits de la femme a provoqué au sein d'une grande partie de l'opinion publique, hommes et femmes confondues – les messages de soutien à Michel Aoun et Saad Hariri se sont multipliés hier, dans une volonté de relance rapide des institutions étatiques et de préparation des prochaines législatives.
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a félicité le chef de l'État et le Premier ministre, exprimant son souhait que « l'esprit de coopération règne entre les membres de ce cabinet pour faire face aux grands défis, notamment économiques, sociaux et sécuritaires, et pour assurer un climat de stabilité et de sûreté au peuple libanais ». « L'intérêt national supérieur doit primer sur toute autre considération personnelle, partiale ou partisane », a-t-il souligné.
Saad Hariri a également reçu un appel téléphonique du mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, qui l'a lui aussi félicité pour la genèse du nouveau cabinet. Le cheikh Deriane a appelé « toutes les parties à collaborer avec le nouveau gouvernement afin qu'il puisse élaborer la déclaration ministérielle au plus vite et satisfaire les aspirations de tous les Libanais ».
Le Premier ministre sortant, Tammam Salam, a quant à lui souhaité à M. Hariri « plein succès dans sa prochaine mission, surtout dans le cadre de l'étape difficile que le pays traverse et qui requiert une solidarité entre tous au service de l'intérêt national supérieur ».
Au nombre des formations qui ont également congratulé le Premier ministre hier, la Jamaa islamiya et le parti Ramgavar, qui a mis l'accent sur la nécessité de remédier aux problèmes quotidiens des gens, ainsi qu'au grand nœud gordien de la loi électorale.
Signalons enfin que le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, a reçu hier à Achrafieh les trois ministres représentant la communauté grecque-orthodoxe au gouvernement : le vice-président du Conseil et ministre de la Santé Ghassan Hasbani, le ministre d'État contre la corruption, Nicolas Tuéni, et le ministre de la Défense, Yaacoub Sarraf.

Outre la mini-polémique concernant la cérémonie de passation des pouvoirs au ministère de la Justice entre le ministre sortant, Achraf Rifi, et le nouveau ministre, Salim Jreissati (voir l'article de Sandra Noujeim), la première journée du nouveau cabinet Hariri a été marquée par un échange assez amer entre le Premier ministre Saad Hariri et l'ancien Premier ministre Nagib...

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