Kenya : détention d'un journaliste britannique

Un journaliste britannique travaillant pour The Times de Londres a été interpellé par la sécurité kényane à son arrivée à l'aéroport de Nairobi jeudi soir et détenu sans explications.

"Viens d'être arrêté à l'aéroport sur ordre des services de sécurité", a twitté vendredi matin Jerome Starkey, 35 ans, postant également la photo d'une petite pièce en désordre meublée de lits superposés en métal, à l'intérieur du terminal de l'aéroport.

Les responsables de la sécurité ont indiqué à Starkey que son passeport était "bloqué" sans donner plus de détails. Lauréat de plusieurs récompenses, Starkey vit au Kenya depuis 2012, après avoir été nommé correspondant en Afrique pour le Times, après avoir travaillé plusieurs années en Afghanistan.
Il a couvert notamment, ces dernières années, des affaires de terrorisme, de sécurité, d'environnement et de trafic de drogue.

Interrogé par des inspecteurs de l'immigration et des membres de la police antiterroriste locaux, il demeure en détention, mais n'avait pas été inculpé vendredi soir.

Le journaliste a indiqué également par tweet que la police avait empêché son avocat de le voir et que ses téléphones avaient été confisqués.

Dans un communiqué, Amnesty International indique que "le refus des autorités kényanes d'informer formellement Jerome Starkey des raisons de sa détention et de lui permettre d'avoir accès à son avocat équivaut à une détention arbitraire". "Il a le droit de savoir pourquoi il a été arrêté", relève Amnesty International. "Nous suivons la situation de près et s'il s'avère que Jerome a été arrêté en raison de son travail de reportage, il s'agirait d'une violation flagrante de son droit à la liberté d'expression. Le journalisme n'est pas un crime".
Un porte-parole de la haute-commission britannique (ambassade) à Nairobi a déclaré "être en contact avec les autorités locales et procurer une assistance à un homme de nationalité britannique".