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Cinema- - Portrait

« Nous sommes toutes des dangereuses »

À la cérémonie de remise des Trophées francophones, samedi dernier, et en recevant le prix du meilleur rôle principal féminin, Loubna Abidar a supplié la presse de son pays : « De grâce, je ne suis pas une
prostituée, mais une actrice. »

Aux Trophées francophones, de gauche à droite : Costa Gavras, Loubna Abidar, Baya Medhaffar et Abderrahmane Sissako. (Photo Ammar Abd Rabbo)

La comédienne est interdite de rentrer au Maroc. Et pour cause ? Avoir joué le rôle d'une prostituée dans le film Much Loved de Nabil Ayouch. Portrait de Loubna Abidar en 3 mots en C.

C comme courageuse
« Il y a un procès contre moi au Maroc et je n'arrive pas à voir ma famille. Aujourd'hui, je suis installée en France avec ma fille. Mais tout cela ne m'effraye pas. Au contraire, cela me donne le courage et la force de continuer. Je ne regrette rien. Au contraire, je suis fière de moi-même. Un jour, j'en suis sûre, l'histoire me rendra hommage. »

C comme comédienne
« Je suis partie chercher ce rôle, ce n'est pas le réalisateur qui me l'a proposé. Nabil Ayouch ne voulait pas travailler avec des actrices professionnelles dans le seul but de les protéger. Il voulait de vraies prostituées. Alors je me suis déguisée et je me suis présentée au casting en me faisant passer pour une vraie fille de joie. Quand il a su que j'étais Loubna Abidar, comédienne célèbre au Maroc, le metteur en scène s'est fâché et m'a engagée comme consultante artistique. Huit mois plus tard, j'avais décroché le rôle. Pour bien l'interpréter, j'ai dû faire un an et demi de repérages, aller à la rencontre de ces prostituées parfois très jeunes qui sont des marginales de la société. Un rôle très difficile, mais qui me remplit de fierté. »

C comme combattante
« Je ne veux pas faire la star belle, maquillée. J'ai toujours été une femme de combat. La comédienne Loubna était une comique chez elle au Maroc, mais la vraie Loubna est une femme de terrain qui a toujours travaillé pour de nombreuses associations défendant les droits des femmes. Aujourd'hui, mon cinéma à moi est un nouveau combat, un mode d'expression que j'emploierai pour défendre les droits des femmes. Je me tourne aussi vers le théâtre et vers les livres. Mon récent ouvrage, écrit avec Marion Van Renterghem, grand reporter au Monde, et édité chez Stock, est intitulé La Dangereuse. La femme arabe a peur de parler. Alors je dis à ces femmes arabes que leur travail conjugué peut faire peur aux hommes. Elles doivent être solidaires et courageuses. Elles seront alors dangereuses. La femme doit être une combattante et son combat ne doit pas se restreindre à la maison, mais partout, au travail, dans la rue ou au cinéma. La femme arabe doit mener son combat pour ses droits. Son droit à la vie. »

La comédienne est interdite de rentrer au Maroc. Et pour cause ? Avoir joué le rôle d'une prostituée dans le film Much Loved de Nabil Ayouch. Portrait de Loubna Abidar en 3 mots en C.
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