Entre les luminaires de Marc Baroud (à gauche) et Karim Chaya (à droite), un siège à bascule métallique, l’une des premières pièces de Chaya et le paravent de Thomas Trad.
En à peine cinq ans à la tête de sa propre galerie, Joy Mardini a tracé son petit bout de chemin. Emmenant loin avec elle ses artistes maison.
Lorsqu'elle ouvre à l'automne 2011 Art Factum (secteur la Quarantaine), la jeune femme a un plan bien précis en tête : promouvoir surtout la photo et le design libanais, deux disciplines alors moins exposées que les autres à Beyrouth. Et cela à travers des expositions mixtes, ouvertes aussi aux œuvres d'artistes étrangers.
Officiant en véritable dénicheuse de talents, elle aura contribué au cours de ces années à faire connaître la nouvelle vague de photographes libanais (Tania Traboulsi, le duo Engram formé par Joanna Andraos et Caroline Tabet...) ainsi que la jeune scène du design made in Lebanon. Dont on peut citer, pêle-mêle, le duo David et Nicolas, l'autre duo 200 Grs, Carla Baz, Marilyn Massoud, Karim Chaya, Marc Dibeh et Marc Baroud...
« En cinq ans de travail et assez peu de marketing, nous avons réussi à réaliser énormément de choses dans le domaine du design. Nous sommes arrivés aux foires les plus prestigieuses, Bâle, Miami... Nous avons fait la une du Financial Times », indique avec (une légitime) fierté Joy Mardini. « Tout cela m'a convaincue qu'il fallait donner toutes ses chances à cette jeune scène, encore émergente au Liban, concentrer tous nos efforts pour la porter toujours plus loin », ajoute-t-elle.
Voilà pourquoi Joy Mardini se recentre aujourd'hui sur le design exclusivement. Afin de marquer cette nouvelle orientation, elle a décidé de déménager son espace d'exposition de manière à avoir cette fois pignon sur rue, en l'occurrence la très passante rue Gouraud. Et de le rebaptiser clairement Joy Mardini Design Gallery.
Paravent pour fille d'Ève...
L'inauguration de cette nouvelle adresse/nouvelle étape coïncide fort à propos avec la deuxième édition de Kollektiv, l'exposition collective que la galeriste consacre annuellement aux designers locaux. Renouveau oblige, elle y a introduit aux côtés des nouvelles créations (ou pas) des signatures connues – et reconnues – de sa galerie, des pièces de deux nouveaux venus.
Thomas Trad qui présente Eva, un... paravent à l'impeccable cannage recto recelant des miroirs cachés au verso. Et Sara, une designer libano-londonienne qui se cache sous le label 1millimeter, et qui propose pour sa part deux versions de fauteuils en cuir végétal monté sur structure en fer ou cuivre. Baptisés Drape (Drappé), ce sont deux sièges souples, aux lignes d'inspiration très fifties italiennes, mais à l'assemblage et au cadre très contemporains.
...et luminaires poireaux ou poutres
Et puis il y a les « vétérans » : Karim Chaya et sa sélection de surprenantes et ludiques chaises à bascule (dont un sympathique trio prénommé Janette, Jacqueline et Joséphine fortement évocateur de papotages), qui présente aussi deux pièces totalement inédites. Et pour cause, le concepteur de Spockdesign, fou de matériaux industriels, a tout simplement transformé des rails de construction en luminaires bien nommés iBeams. Idem pour Marc Baroud qui lui aussi a conçu des Leeks Lamps (lampes poireaux) mixant esprit industriel de la lampe en tube façon néon et raffinement d'une base en marqueterie de bois moderne.
Sinon, comme un clin d'œil sur l'avant-après, les fidèles de la galeriste et de sa bande de designers retrouveront dans cette Kollektiv de décembre 2016 une sélection de pièces emblématiques du travail (précédemment exposé) de Marc Dibeh (plateau de dessert), Niko Koronis (console), Carla Baz (appliques lumineuses), ou encore David et Nicolas (carafe, échelle à bibliothèque et canne de Dandy). À découvrir et redécouvrir, jusqu'au 3 février 2017.
*Imm. Najem, 406, rue Gouraud, Gemmayzé. Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi de 10h à 18h. Samedi de 12h à 17h. Tél. : 01/443263.
Pour mémoire
Lorsqu'elle ouvre à l'automne 2011 Art Factum (secteur la Quarantaine), la jeune femme a un plan bien précis en tête : promouvoir surtout la photo et le design libanais, deux disciplines alors moins exposées que les autres à Beyrouth. Et cela à...
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