Tous les ans, à la fin novembre, la ville française de Clermont-Ferrand devient le carrefour de rencontres entre des artistes voyageurs, carnettistes, amateurs et professionnels venus du monde entier et plus de 20 000 visiteurs.
Adepte du voyage éthique et de l'ouverture sur l'autre, l'association Il faut aller voir (Ifav), qui prône le voyage non traditionnel, valorisant l'homme, sa découverte et son respect, y organise ce rendez-vous du Carnet de voyage pour une reconnaissance de ce genre littéraire et artistique. Ce mode d'expression pluridisciplinaire est mis à l'honneur, avec pour moment fort l'octroi du prix du Carnet de voyage à l'artiste dont le regard a le plus touché le jury.
Cette année et pour sa 17e édition, le festival a honoré l'artiste libanaise Carla Sayad pour son carnet In Beyrouth en lui décernant le prix du Carnet de voyage international. Belle distinction pour l'artiste comme pour la ville dont elle rapporte les coins et recoins, et comme l'a dit le jury : « Nous avons choisi cette année l'émotion et nous sommes allés à Beyrouth. »
« En effet, ils ont été touchés par le regard tendre que Carla Sayad a porté sur sa ville », indique Tania Hadjithomas Mehanna, directrice de la maison d'édition Tamyras. « Un regard à la fois emprunt d'espoir et de tristesse, de voir les belles demeures beyrouthines laissées à l'abandon. Et de poursuivre : « Lors de notre séjour à Clermont-Ferrand, nous avons pu constater combien notre ville suscite enthousiasme, émotion et intérêt. Nous sommes fiers de ce prix que nous dédions à la ville que nous portons en nous. »
Artiste peintre, passionnée par le Urban Sketcher (communauté mondiale de dessinateurs, autant professionnels qu'amateurs, qui valorisent la pratique du dessin in situ d'après l'observation directe de la vie urbaine et quotidienne), Carla Sayad remplit depuis 4 ans des carnets lors de ses pérégrinations et ses voyages.
« Amoureuse de mon Beyrouth, un carnet de voyage sur ma ville s'imposait », affirme-t-elle. In Beyrouth, composé de plus de 70 aquarelles sur les quartiers de la capitale libanaise, sera, comme l'artiste le dit si bien, « le gardien d'une mémoire et d'un patrimoine qui s'effacent beaucoup trop vite ».
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