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A Tunis, une exposition inédite pour "se réapproprier" une partie du passé

Des pièces "exceptionnelles", comme la première constitution du monde arabe, vont être exposées à partir de dimanche à Tunis afin de permettre aux Tunisiens de se "réapproprier" une partie de leur Histoire, selon les organisateurs.

"L'Eveil d'une nation, l'art à l'aube de la Tunisie moderne 1837-1881", se tiendra jusqu'au 27 février au palais de Ksar Saïd, dans la banlieue de Tunis, l'une des anciennes demeures des beys. "On voulait faire une exposition sur (...) une période un peu charnière de l'histoire tunisienne, qui a vu beaucoup d'avancées à tous les niveaux", a dit à l'AFP Ridha Moumni, le commissaire de l'exposition.

Cette période dite des grandes réformes a notamment vu l'abolition de l'esclavage (1846), l'adoption d'un "Pacte fondamental" instaurant entre autres l'égalité de traitement en justice entre musulmans et non-musulmans (1857) et d'une constitution (1861). Elle s'achève par la signature du Traité du Bardo en 1881, qui marque le début du Protectorat français, par une dynastie beylicale "criblée de dettes" dont le pouvoir s'est peu à peu effondré, "ouvrant la porte à la colonisation française".

Près de 200 objets --toiles restaurées, costumes et mobilier-- vont être exposés. Parmi eux, "plusieurs pièces remarquables, certaines exceptionnelles", comme une tapisserie des Gobelins représentant Louis-Philippe ou un portrait de George Washington, "qui représentent la richesse des échanges diplomatiques de la Tunisie de l'époque", selon Ridha Moumni.
Et une "pièce maîtresse": "Nous allons exposer au public pour la première fois le Dostour (...), c'est à dire la première constitution rédigée dans le monde arabe et musulman, la constitution tunisienne de 1861", a-t-il affirmé.

Si les réformes du XIXe siècle sont enseignées et même source de fierté en Tunisie, la période "a été plus ou moins oubliée et il y a eu des tentatives de l'effacer, même de manière inconsciente. Car la norme, c'est que le vainqueur écrive l'histoire, et c'est la République qui l'a emporté sur la monarchie", a dit à l'AFP Fethi Bahri, le directeur général de l'Institut national du patrimoine (INP).

Or selon M. Moumni, il faut "comprendre cette période de changement, de révolution" qui fait écho à la situation que vivent les Tunisiens aujourd'hui, six ans après un soulèvement qui a balayé des décennies de dictature.
"Nous sommes en train de reconstituer la République, (nous avons) une société divisée entre modernistes et traditionalistes (...) et de grandes difficultés financières", a renchéri M. Bahri. "On doit retenir les défauts de cette époque pour s'améliorer".

Financée par la Fondation Rambourg, organisée en partenariat avec l'INP, l'exposition veut "démocratiser l'accès au patrimoine (...) pour permettre à tous les Tunisiens de se le réapproprier", selon les organisateurs.
Dans un deuxième temps, ces derniers ont une autre ambition: transformer le palais de Ksar Saïd en musée.

Des pièces "exceptionnelles", comme la première constitution du monde arabe, vont être exposées à partir de dimanche à Tunis afin de permettre aux Tunisiens de se "réapproprier" une partie de leur Histoire, selon les organisateurs."L'Eveil d'une nation, l'art à l'aube de la Tunisie moderne 1837-1881", se tiendra jusqu'au 27 février au palais de Ksar Saïd, dans la banlieue de Tunis,...