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Liban - Commémoration

Samy Gemayel aux assassins de son frère : « Il y a ici 10 000 Pierre Gemayel »

Samy Gemayel entouré des partisans des Kataëb. Photo tirée du site kataeb.org

C'est dans un climat particulièrement émouvant et en présence d'une foule de personnalités et de partisans que le parti Kataëb a commémoré mardi le dixième souvenir de l'assassinat de l'ancien ministre et symbole de la révolution du Cèdre, Pierre Gemayel, ainsi que les 80 ans de la création du parti, lors d'une cérémonie religieuse célébrée en la basilique Notre-Dame du Liban, à Harissa pleine à craquer et revêtue, pour l'occasion, des oripeaux Kataëb.
« Je demande à ceux qui pensent qu'en te tuant, ils ont tué la cause que tu défendais, de regarder cette place (où s'est déroulée la cérémonie à Harissa). Il y a ici 10 000 Pierre Gemayel. Tant que vous continuerez à nous tuer, nous vous ferons face », a lancé le chef du parti, le député Samy Gemayel, frère de Pierre, dans un discours empreint d'émotion.
L'office a été célébré par l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, représentant le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, en présence notamment du ministre sortant de l'Éducation, Élias Bou Saab, représentant le président de la République, Michel Aoun, du député Atef Majdalani, représentant le président de la Chambre, Nabih Berry, du ministre sortant de la Défense Samir Mokbel, représentant le Premier ministre sortant Tammam Salam, et d'Ahmad Hariri, représentant le Premier ministre désigné Saad Hariri.
« Il y a des personnes qui laissent une trace, qui disent non et qui se sacrifient... Toi, mon frère, tu en fais partie. La lutte des Kataëb est bâtie en premier sur l'amour du Liban, non sur les postes, la politique, le pouvoir et les portefeuilles ministériels », a martelé Samy Gemayel, en s'engageant à rester fidèle aux principes pour lesquels son frère est tombé. « Nous sommes prêts à agir avec réalisme et de manière positive », a-t-il lancé, soulignant que les Kataëb ne veulent pas de portefeuille ministériel ou de siège de député « si cela venait à porter atteinte à leurs dignité et principes ».
« Nous avons offert beaucoup de sacrifices pour la liberté qui est le fondement du Liban et lorsque nous acceptons que quelqu'un décide à notre place, nous perdons ce qui justifie notre existence. Notre but est de construire un État fort et celui-ci ne pourra être bâti que si nous insistons à avoir une indépendance, une liberté, une souveraineté et une démocratie complètes... Nous regardons cette nouvelle période et disons à tout le monde, n'ayez pas peur des Kataëb si vous travaillez dans l'intérêt du Liban », a souligné le député du Metn.

« Qui a dit que Pierre Gemayel est mort ? »
L'ancien président de la République Amine Gemayel a lui aussi pris la parole pour évoquer la mémoire de son fils. « Dix ans après le départ de Pierre, nous affirmons que nous persistons, sous la houlette de Bkerké, du patriarche Raï et du président Michel Aoun. Nous n'oublions pas que Pierre et le Courant patriotique libre étaient dans le même camp durant la période de la tutelle syrienne », a-t-il déclaré, saluant également MM. Nabih Berry, Tammam Salam et Saad Hariri. « Le sang de Pierre s'est mêlé à celui de Rafic Hariri. Ils ont arrosé la terre du Liban de leur sang pour qu'il demeure la patrie de la liberté. Nous continuerons au service du Liban, quel que soit le prix à payer », a-t-il ajouté.
Dans son homélie, Mgr Matar a pour sa part salué le martyre de Pierre Gemayel, assurant que « nos martyrs sont l'essence de nos vies spirituelles et de la force de l'Église ». « La cause de Pierre Gemayel est restée vivante et ne mourra pas. Nous n'oublierons pas ce martyr qui a décidé de rentrer au Liban alors qu'il était encore jeune », a-t-il noté.
Un moment particulièrement émouvant de la cérémonie a été l'hommage rendu à Pierre Gemayel par son fils aîné, Amine, devenu jeune homme, qui a souligné que son père reste vivant par-delà son assassinat. « Qui a dit que Pierre Gemayel est mort ? Il est vivant en chacun de nous... Nous pouvons aujourd'hui dire aux mères, frères et pères des martyrs que nous n'avons pas abandonné la cause pour laquelle leurs parents sont tombés en martyrs. Pierre et les 6 000 martyrs (des Kataëb) resteront présents dans nos cœurs et nos esprits », a-t-il souligné.
Pierre Gemayel, rappelle-t-on, avait été assassiné, ainsi que son garde du corps Samir Chartouni, le 21 novembre 2006 à Jdeideh, dans sa circonscription du Metn, par un commando de trois hommes armés.

C'est dans un climat particulièrement émouvant et en présence d'une foule de personnalités et de partisans que le parti Kataëb a commémoré mardi le dixième souvenir de l'assassinat de l'ancien ministre et symbole de la révolution du Cèdre, Pierre Gemayel, ainsi que les 80 ans de la création du parti, lors d'une cérémonie religieuse célébrée en la basilique Notre-Dame du Liban, à...

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