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Liban - Diplomatie

Après l’Arabie, le Qatar adresse une invitation officielle à Aoun

La délégation qatarie en compagnie de Saad Hariri et de ses conseillers, à la Maison du Centre.

La visite lundi de l'émissaire du roi Salmane d'Arabie saoudite, l'émir Khaled el-Fayçal, semble avoir ouvert une nouvelle page entre les pays du Golfe et le Liban, au terme d'une rupture de quelques mois qui avait été provoquée, au début de l'année, par un positionnement du chef de la diplomatie, Gebran Bassil, jugé favorable au Hezbollah dans les crises régionales. Le geste saoudien aurait aussi et surtout ouvert la voie à une cascade de visites d'officiels des pays du Golfe pour adresser leurs félicitations au président de la République Michel Aoun et lui adresser une série d'invitations pour des visites officielles.
Hier, c'était au tour du chef de la diplomatie du Qatar, l'émir Mohammad ben Abdel Rahmane al-Thani, de se rendre à Beyrouth pour féliciter le chef de l'État et renouveler son soutien au Liban dans sa volonté de relancer ses institutions. Le ministre qatari a été reçu à Baabda par M. Aoun, qui a souligné « l'attachement du Liban à la solidité des relations libano-arabes en général et libano-qataries en particulier », ainsi qu'à « leur consolidation dans tous les domaines ». Le général Aoun a également mis en exergue « le rôle constructif joué par les Libanais au Qatar et dans les pays du Golfe ». Le chef de l'État a enfin mis en évidence « le retour de la stabilité politique et sécuritaire au Liban », estimant que cela « représente une motivation pour le retour des visites des ressortissants des pays du Golfe au Liban ».
« Votre élection a mis fin à une période difficile pour le Liban », a affirmé de son côté le chef de la diplomatie qatarie, qui a remis au président un message écrit de félicitations de l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, pour son élection, lui souhaitant « plein succès dans son entreprise de développement du Liban, de consolidation de sa sécurité et de sa stabilité et de recouvrement de son rôle régional ». Dans sa missive, le prince Tamim a également adressé une invitation au président Aoun à se rendre au Qatar « à une date qui sera déterminée ultérieurement par les canaux diplomatiques ».
Le chef de la diplomatie qatarie a « félicité le peuple libanais pour avoir dépassé la crise présidentielle et pour les décisions courageuses qui ont été prises, notamment celle d'élire le président Michel Aoun ». « Nous souhaitons que cela soit le point de départ du retour de la stabilité et de la redynamisation des institutions, en espérant que tous ces efforts seront couronnés par la formation d'un cabinet pour que tout rentre dans l'ordre », a-t-il indiqué, des propos qu'il a repris au cours de toutes ses rencontres.
Le chef de la diplomatie a par ailleurs rappelé la constance de la position de son pays aux côtés du Liban, notamment à l'issue de la guerre de juillet 2006, lorsque l'émir Hamad avait visité le pays, ou encore lors de l'accord de Doha en 2008, qui « a consacré l'accord de Taëf et dépassé l'ensemble des crises que le Liban avait vécues après l'assassinat de Rafic Hariri ».

Chez Saad Hariri
L'émir qatari et la délégation qui l'accompagne ont par ailleurs été reçus en soirée par le Premier ministre désigné Saad Hariri à la Maison du Centre, en présence du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, de Bassem Sabeh, Ghattas Khoury et Nader Hariri. M. Hariri a ensuite donné un dîner restreint en l'honneur de ses hôtes, l'occasion pour lui de mettre l'accent sur la volonté manifeste des pays du Golfe de retourner au Liban, après « les crises internes successives, le vide présidentiel et la perdition qui a suivi, dans un pays sans décision politique ».
« Avec l'élection du président Michel Aoun, l'espoir est revenu, non seulement aux Libanais dans leur pays, mais aussi aux pays du Golfe, qui pensent qu'il est capable de se relever », a-t-il noté. « La page est tournée » au niveau de la brouille libano-arabe, a souligné M. Hariri.
Le chef de la diplomatie qatarie a également rencontré son homologue libanais, Gebran Bassil, devant lequel il a salué « la politique suivie par le Liban vis-à-vis des affaires régionales », ainsi que « son rôle humain dans l'accueil des réfugiés syriens ». L'émir a une fois de plus exprimé le souhait que « le cabinet soit formé au plus vite pour que le travail commence dans un climat opportun et que la dynamique économique et développementale augmente, compte tenu des besoins du Liban en matière de stabilité économique, et afin qu'il redevienne une destination touristique prisée par le Golfe ».
« Le Qatar n'établit pas de distinction entre les composantes du peuple libanais, qu'il perçoit comme un tissu cohésif », a-t-il ajouté, appréciant à sa juste valeur « la politique de distanciation » et faisant état d'une « dynamique positive au niveau des relations entre le Liban et les pays du Golfe ».
De son côté, M. Bassil a évoqué principalement trois questions dans sa conférence de presse : les investissements qataris dans le secteur du pétrole et du gaz, le soutien à l'armée libanaise et l'aide aux réfugiés syriens.
Signalons enfin que le responsable qatari s'est en outre entretenu à Aïn el-Tiné avec le président de la Chambre, Nabih Berry, le chef du Rassemblement démocratique, le député Walid Joumblatt, à Clemenceau, le président des Forces libanaises, Samir Geagea, à l'hôtel Phoenicia, et le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim.

La visite lundi de l'émissaire du roi Salmane d'Arabie saoudite, l'émir Khaled el-Fayçal, semble avoir ouvert une nouvelle page entre les pays du Golfe et le Liban, au terme d'une rupture de quelques mois qui avait été provoquée, au début de l'année, par un positionnement du chef de la diplomatie, Gebran Bassil, jugé favorable au Hezbollah dans les crises régionales. Le geste saoudien...

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