Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Édition

« Nos très chers émirs » : brûlot, polémique ou « bouffonnerie insupportable » ?

Christian Chesnot et Georges Malbrunot décrivent les liens que certains responsables politiques français auraient entretenus avec les monarchies du Golfe.

Georges Malbrunot (G) et Christian Chesnot (D), les deux auteurs de « Nos très chers émirs ». Photo AFP

Le 20 octobre dernier sortait Nos très chers émirs, le dernier livre des deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Les deux anciens otages en Irak y décrivent les liens que certains responsables politiques français auraient entretenus avec les monarchies du Golfe, notamment le Qatar.

Il est notamment reproché au député du Parti socialiste Nicolas Bays d'avoir demandé à l'ambassadeur du Qatar de payer des vacances pour lui et son épouse, arguant que son budget était « un peu serré ». Jean Marie Le Guen, actuel secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, aurait quant à lui déclaré : « En tant que ministre en charge des Relations avec le Parlement, je tiens tous les députés et sénateurs de mon camp, via les questions au gouvernement. Je peux bloquer des questions hostiles au Qatar, ou au contraire les alimenter. Mais je n'ai pas à le faire gratuitement. »
Les politiques en question, dont font également partie les anciens ministres Rachida Dati, Dominique de Villepin et Jack Lang, ont pour la plupart vivement démenti, la sénatrice centriste Nathalie Goulet ayant même qualifié l'ouvrage de « bouffonnerie insupportable » et menacé de porter plainte.

Interrogé par L'Orient-Le Jour sur cette polémique, Georges Malbrunot reste confiant : « Les preuves sont là, les preuves sont dans le livre », faisant notamment référence aux témoignages de nombreuses sources citées par les auteurs.

 

(Pour mémoire : Quand l'Arabie et le Qatar deviennent des alliés encombrants pour la France...)

 

Au fil des pages se dessine également une critique des relations diplomatiques entre la France et ses partenaires du Golfe, au premier rang desquels figure l'Arabie saoudite. Dans un contexte de refroidissement des relations américano-saoudiennes suite à l'accord sur le nucléaire iranien, la France s'était en effet rapprochée de l'Arabie, espérant devenir un partenaire important du royaume. Paris en a profité pour signer plusieurs contrats juteux, dont un de 10,7 milliards d'euros (11,6 milliards de dollars) concernant 50 Airbus. Depuis 2012, les entreprises françaises ont vendu pour autour « d'une vingtaine de milliards d'euros » à l'Arabie saoudite. Les auteurs déplorent pourtant « le relatif échec de la diplomatie sunnite » de Laurent Fabius, « un assez bon résultat en soi, mais bien loin des espoirs soulevés par notre rapprochement avec Riyad », écrivent-ils.

Le dossier syrien est également au cœur du livre. Réclamant tous les trois le départ de Bachar el-Assad, la France, l'Arabie saoudite et le Qatar n'avaient pas les mêmes objectifs sur le terrain. Selon les auteurs, les monarchies du Golfe étaient plus soucieuses de contrer l'influence de Téhéran, via le régime alaouite, que d'instaurer la démocratie en Syrie. Ils critiquent à cet égard le « laisser-faire » de Paris quant à la « dynamique d'islamisation de la rébellion syrienne par les services du Golfe ». Selon Georges Malbrunot, « les appels de la DGSE et du centre d'analyse et de prospection du Quai d'Orsay n'ont pas été entendus » sur le sujet.

La France savait, selon l'auteur, dès l'automne 2012, grâce au Quai d'Orsay que « parmi ces financiers privés (de la rébellion), le Qatar et l'Arabie y infiltraient des agents stipendiés, des encadreurs professionnels que les membres de la DGSE connaissaient ». Le livre évoque notamment le cas d'Abdel Rahmane el-Nouaïmi que le département américain du Trésor qualifie de « terroriste spécialement ciblé » pour avoir « assisté, sponsorisé ou apporté une aide financière, matérielle ou technologique » à des organisations terroristes. En 2014, poursuivent les auteurs, ce financier aurait transféré « 600 000 dollars à Abou Khaled el-Souri, l'envoyé en Syrie du chef d'el-Qaëda, Ayman el-Zawahiri ».

 

 

Pour mémoire

Pour lutter contre l'EI, la France doit se détourner de l'Arabie et du Qatar, selon Marine Le Pen

Le 20 octobre dernier sortait Nos très chers émirs, le dernier livre des deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Les deux anciens otages en Irak y décrivent les liens que certains responsables politiques français auraient entretenus avec les monarchies du Golfe, notamment le Qatar. Il est notamment reproché au député du Parti socialiste Nicolas Bays d'avoir...

commentaires (2)

CONFECTIONNES... ET PEUT-ETRE REMUNERES... AVEC PLEINS D,EPICES POUR BIEN VENDRE... UNE FACON DE VENDRE DU VENT POUR DE L,ARGENT !

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 03, le 14 novembre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • CONFECTIONNES... ET PEUT-ETRE REMUNERES... AVEC PLEINS D,EPICES POUR BIEN VENDRE... UNE FACON DE VENDRE DU VENT POUR DE L,ARGENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 03, le 14 novembre 2016

  • mais cela en France c'est tabou il ne faut pas critiquer ces deux pays même entre collègues , il ne faut pas critiquer l'arabie saoudite, j'ai osé critiqué l'arabie saoudite devant 2 collègues sunnites, qu'est-ce que j'ai fait !!!! il y avait des français à côté de moi, personnes n'a bronché !!!! c'est comme cela en France, devant les musulmans , c'est le grand silence, la soumission

    Talaat Dominique

    13 h 51, le 13 novembre 2016

Retour en haut