L'élection présidentielle américaine le 8 novembre, "Election Day", vient clôturer un marathon électoral qui aura duré au moins 23 mois.
Le 8 novembre aux États-Unis, il n'y aura pas une unique élection présidentielle sur tout le territoire mais 51 mini-scrutins dans chaque Etat et dans la capitale fédérale Washington qu'il faudra suivre un par un devant son écran -avec une douzaine d'Etats-clés susceptibles de basculer d'un côté comme de l'autre- et qui dessineront au fur et à mesure une carte électorale de l'Amérique colorée en rouge (pour les républicains) et en bleu (pour les démocrates).
Toute la journée de mardi -même si des millions d'Américains ont déjà voté de manière anticipée- le vote se déroulera au scrutin indirect puisque les citoyens choisiront des grands électeurs qui désigneront le 19 décembre Hillary Clinton ou Donald Trump. Il y a au total 538 grands électeurs, leur nombre variant selon les Etats en fonction de leur population.
Pour entrer à la Maison Blanche le 20 janvier 2017, le nombre magique est donc 270, soit la majorité absolue des 538 grands électeurs. Dans 48 Etats, le scrutin est majoritaire à un tour, ce qui signifie que le candidat arrivant en tête rafle la totalité des grands électeurs de l'Etat.
Les Américains vont choisir leurs président et vice-président en votant dans un immense territoire partagé par quatre fuseaux horaires. Les premiers bureaux fermeront sur la côte est à 00H00 GMT mercredi et les derniers en Alaska à 06H00 GMT mercredi.
Les premières surprises pourraient surgir de Géorgie si Donald Trump perd cet Etat du sud acquis normalement aux républicains, et de Virginie si cet Etat, remporté en 2012 par le président démocrate Barack Obama, échappe à Hillary Clinton.
Une demie-heure plus tard, à 00H30 GMT, le choc pourrait survenir dans les Etats-clés de l'Ohio et de la Caroline du Nord qui comptent respectivement 18 et 15 grands électeurs: l'Ohio, rural et industriel, est historiquement démocrate et la Caroline du Nord traditionnellement républicaine. Mais les deux peuvent basculer dans l'autre camp.
Entre 01H00 GMT et 02H00 GMT, c'est une rafale d'une trentaine d'Etats et leurs dizaines de grands électeurs qui vont colorer en rouge et bleu la carte électorale.
Il faudra guetter la très cruciale Floride et ses 29 grands électeurs, remportés de justesse par Barack Obama en 2012 au terme de quatre jours de recomptage des bulletins. Cet Etat du sud avait surtout tenu en haleine la planète en 2000 pour départager George W. Bush et Al Gore.
A surveiller aussi le petit New Hampshire, Etat rural à l'esprit indépendant, normalement démocrate mais très disputé cette année, et la Pennsylvanie, bastion industriel de cols bleus avec 20 grands électeurs.
Au coeur de la nuit en Europe, à 02H00 GMT mercredi, l'Arizona et le Texas, Etats conservateurs et frontaliers du Mexique, pourraient tomber dans l'escarcelle de Clinton. A l'inverse, le Colorado, le Michigan et le Wisconsin, fiefs démocrates avec au total 35 grands électeurs, pourraient rebattre les cartes en faveur de Trump.
Les télévisions, qui donneront les résultats Etat par Etat grâce à un système sophistiqué de remontées de dépouillements partiels, sondages de sorties des urnes et leurs propres projections, n'attendent en général pas les 55 grands électeurs de la Californie (à 04H00 GMT) acquis aux démocrates pour "flasher" le nom du nouveau président des Etats-Unis.
Cette année, compte tenu du resserrement des sondages ces derniers jours, la soirée aux Etats-Unis pourrait être très longue, surtout si aucun résultat net n'émerge en Floride.
Le 8 novembre, la bataille entre démocrates et républicains ne se limite pas à la Maison Blanche. Les électeurs américains sont également appelés à renouveler les 435 sièges de la Chambre des représentants et le tiers du Sénat, soit 34 sièges. Aujourd'hui, les deux chambres sont dominées par les républicains.
Le Grand Old Party semble en mesure de conserver sa position dominante à la Chambre des représentants, selon les enquêtes d'opinion qui le créditent d'un nombre de sièges supérieur à la majorité absolue de 218 élus. En revanche, les choses sont beaucoup plus incertaines au Sénat où les deux formations politiques sont quasiment à égalité dans les projections.
Lire aussi
Présidentielle US : Retour sur les 693 jours d'une folle campagne
Présidentielle US : les Etats-clés à suivre mardi soir
Sexe, drogues et peine de mort: ce qui se joue vraiment le 8 novembre en Californie
Le 8 novembre aux États-Unis, il n'y aura pas une unique élection présidentielle sur tout le territoire mais 51 mini-scrutins dans chaque Etat et dans la capitale fédérale Washington qu'il faudra suivre un par un devant son écran -avec une...