Irak : des proches de victimes d'un raid meurtrier non-identifié veulent des réponses

Des habitants de la ville irakienne de Dakouk (nord) exigeaient jeudi des réponses sur les responsables du raid aérien qui a provoqué la semaine dernière la mort de 15 femmes dans un lieu de culte chiite.

La coalition internationale qui mène une campagne aérienne contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Irak a affirmé avoir déterminé "avec certitude" qu'elle n'était pas à l'origine des frappes ayant fait des victimes civiles dans cette cité vendredi dernier. Si les avions de la coalition ne sont pas impliqués, les frappes ont pu être menées par l'aviation irakienne, qui n'a pas fait de commentaire.

Le gouvernement de Bagdad a annoncé avoir ordonné l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de ce drame, mais aucun résultat n'était connu pour l'heure. "Le gouvernement a envoyé un comité pour inspecter le site et récupérer les débris du missile (...) et son numéro de série", raconte à l'AFP Aryan al-Bayati, dont la mère, la soeur et la nièce ont été tuées dans le raid. "Où sont les résultats de l'enquête?", s'est-il écrié, expliquant que les habitants de Dakouk "ressent(ai)ent beaucoup de douleur et de tristesse" depuis sept jours.

Le raid du 21 octobre, qui a visé un lieu de culte chiite où se déroulait une cérémonie religieuse en commémoration de la mort de l'imam Hussein, a également fait des dizaines de blessés.
"Qui a bombardé Dakouk et réduit nos femmes et nos soeurs en pièces", s'est lamenté Mourtada Abbas Daqouqi, qui a perdu sa soeur et sa fille dans l'attaque. "Nous ne voulons pas de communiqués et de condamnations. (...) Nous voulons une enquête internationale", a-t-il martelé.

Yaljan Mahdi Sadik, une personnalité influente à Dakouk, a affirmé que les familles des victimes refusaient toute compensation financière du gouvernement irakien. "Ils ne veulent pas d'argent, ils veulent savoir qui a commis cet horrible crime".