Financement de l'EI : un responsable américain appelle à rester vigilant

La vigilance contre la capacité de financement du groupe Etat islamique (EI) doit être maintenue, même si l'organisation extrémiste perd du territoire en Irak, a averti jeudi un haut responsable du Trésor américain.

L'EI "a la capacité, avec relativement peu de ressources financières, de se reconstruire", a affirmé ce responsable qui a requis l'anonymat pour s'exprimer plus librement au cours d'une rencontre avec des journalistes étrangers à Riyad.

A la faveur d'une offensive lancée le 17 octobre, des dizaines de milliers de combattants des forces irakiennes progressent vers la ville de Mossoul, dernier grand bastion de l'EI en Irak. Si la deuxième ville d'Irak tombe, Raqqa en Syrie sera alors le dernier fief important du "califat", déclaré par les jihadistes en 2014 après l'offensive éclair qui leur a permis de prendre de vastes pans de territoire dans ces deux pays.

Fort de ses succès, le groupe extrémiste avait alors inspiré ou préparé des attaques meurtrières notamment au Moyen-Orient, en Europe et en Afrique, s'appropriant notamment les richesses économiques des régions conquises.

Au pétrole extrait de Syrie et d'Irak, s'ajoutent les recettes tirées de la vente d'antiquités, des rançons, des taxes et extorsions imposées aux commerçants locaux, ainsi que des réserves en liquide des banques des villes conquises.

"Nous avons fait beaucoup de progrès pour limiter l'accès de l'EI à de multiples formes de soutiens financiers", a soutenu le responsable américain. Mais "nous sommes très conscients qu'il s'agit d'une organisation très résiliente et inventive qui trouve sans cesse de nouvelles voies", a-t-il ajouté. Selon lui, la lutte contre les financements de l'EI "reste un élément central, non seulement pour les pays du Conseil de coopération du Golfe et les Etats-Unis, mais pour l'ensemble du monde".