L'Egypte doit poursuivre les réformes économiques malgré les protestations (FMI)

Les autorités égyptiennes doivent poursuivre les réformes économiques malgré les récentes protestations contre la hausse des prix et les pénuries alimentaires, a estimé jeudi le Fonds monétaire international qui finalise un prêt massif au pays.

"Les réformes vont dans la bonne direction, elles doivent continuer, doivent être mises en place. Elles sont difficiles, il va y a voir des désaccords, des différences et même peut-être des manifestations", a assuré Gerry Rice, porte-parole du FMI, lors d'une conférence de presse à Washington.

En grande difficultés économiques, l'Egypte a demandé l'aide du FMI et a obtenu un pré-accord pour un prêt de 12 milliards de dollars sur trois ans auxquels doivent s'ajouter 6 milliards de dollars provenant de pays donateurs.

Le feu vert final de l'institution pourrait intervenir dans les prochaines semaines mais reste conditionné à la mise en oeuvre de réformes préalables telles que la mise en place d'une TVA et la réduction des subventions publiques.

Ces réformes ont commencé à être appliquées mais suscitent une exaspération croissante dans le pays sur fond de pénuries de produits alimentaires de base (sucre, huile, lait infantile...) et d'inflation galopante.
Tout en soutenant les réformes, le porte-parole du FMI a assuré que son institution n'avait pas appelé à la moindre réduction des subventions alimentaires. Le programme économique défendu par le FMI prévoit même une hausse du budget consacré aux subventions alimentaires pour aider la population à "s'adapter à la phase d'ajustement", a assuré M. Rice.

Le porte-parole a par ailleurs assuré que de "bons progrès" avaient été accomplis par l'Egypte pour réunir les 6 milliards de dollars supplémentaires requis, avec des contributions de la Chine, d'Arabie saoudite et de "pays du G7".

Plus de cinq ans après la révolte de 2011 qui chassa le président Hosni Moubarak du pouvoir, l'économie égyptienne souffre de l'instabilité politique et des violences.