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Liban - Vie publique

« Sabaa », ou la bataille des petits poissons contre le requin

Un nouveau mouvement politique a fait son apparition dans le pays. Optimiste, il compte introduire un nouveau concept à la vie partisane libanaise.

Assaad Doueihy, un des fondateurs de « Sabaa ».

La couleur mauve occupe le paysage libanais depuis près de deux semaines. Tout le long de l'autoroute menant du Nord à Beyrouth, dans les rues, sur les réseaux sociaux, des pancartes et des panneaux affichent, sur un fond mauve, le chiffre 7 en arabe et des messages tels que « Voici la couleur du nouveau Liban ! ».

La campagne, signée « Sabaa » (sept), annonce l'émergence d'un nouveau mouvement civil qui semble porter des connotations politiques. Lequel ? Assaad Douaihy, porte-parole du mouvement, révèle à L'Orient-Le Jour qu'il s'agit « d'une plateforme ouverte, flexible et malléable qui compte voler très haut ». La procédure pour inscrire le mouvement « Sabaa » en tant que parti politique dans les registres officiels est en cours. « Entre-temps, le noyau du groupe ne reste pas les bras croisés pour témoigner de la décadence que connaît le pays actuellement, à presque tous les niveaux », assure M. Douaihy qui souligne qu'il faut toujours commencer de quelque part.

Le point de départ était une étude effectuée par le groupe et par des spécialistes sur les raisons fondamentales à la base de problèmes majeurs tels que la corruption, l'abus de pouvoir et le sectarisme, entre autres. « Nous nous intéressons aux fondements de chaque crise », souligne M. Douaihy. « La structure sociale libanaise est essentiellement familiale, pour ne pas dire tribale », indique-t-il, avant d'ajouter: « Tout comme les plus grandes sociétés libanaises sont des "family business", les partis politiques sont également des "family business", ce qui facilite la normalisation de la corruption par exemple; »

Des solutions toutes faites ou des programmes exhaustifs, « Sabaa » n'en a pas encore et n'a pas honte de le dire. « Nous avons tout ce qu'il nous faut pour démarrer, mais nous avons toutefois besoin de temps, d'efforts et de soutien pour proposer des solutions concrètes et applicables », affirme-t-il avant de poursuivre: « L'essence du parti est, par contre, codifiée et prête. »

Selon M. Douaihy, un document officiel comprenant les clauses qui régissent la structure du parti politique « Sabaa » a été rédigé. Il répond à de nombreuses questions dont celles relatives à la vision, l'approche et les objectifs du parti. « Nous nous sommes également attardés sur les questions purement politiques, telles que les armes illégales, la loi électorale, et nous avons des prises de position claires sur ce plan », poursuit-il.

La clé de voûte du parti « Sabaa » est la démocratie participative, une forme de partage et d'exercice du pouvoir fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique, qui vient s'opposer dans ce sens-là à la démocratie représentative actuellement en vigueur au Liban.
« C'est sur cette base-là que nous créons ce parti », affirme M. Douaihy. « Sabaa » est un parti politique qui pourrait rassembler des citoyens de toutes les confessions, un parti qui n'a pas de président à sa tête, qui s'autofinance et où le pouvoir est partagé, enchaîne-t-il. « Jusqu'à présent, l'initiative connaît un grand succès et suscite une grande curiosité chez le public », assure M. Douaihy. « Viendra un jour où les petits poissons ne seront plus mangés par le requin », conclut-il sur une note optimiste.

La couleur mauve occupe le paysage libanais depuis près de deux semaines. Tout le long de l'autoroute menant du Nord à Beyrouth, dans les rues, sur les réseaux sociaux, des pancartes et des panneaux affichent, sur un fond mauve, le chiffre 7 en arabe et des messages tels que « Voici la couleur du nouveau Liban ! ».La campagne, signée « Sabaa » (sept), annonce l'émergence d'un nouveau...

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