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Liban - Contestation

Rifi annonce une résistance pacifique et réaffirme son rejet de la candidature de Aoun

La rue commence à s'agiter à Tripoli et le ministre démissionnaire de la Justice prévient Machnouk et Nohra : « Nous exercerons notre droit à l'expression (...), c'est là un droit constitutionnel, légal et sacré (...) et nul ne peut nous en empêcher. »

Des banderoles reprenant des extraits de discours d’Achraf Rifi, accrochées puis enlevées à Tripoli.

Non, le ministre démissionnaire de la Justice, le général Achraf Rifi, n'a pas relâché la pression contre son ancien allié l'ancien Premier ministre Saad Hariri, bien au contraire. La décision de ce dernier d'appuyer publiquement la candidature du député Michel Aoun à la présidence de la République n'a pas plu au ministre qui a décidé d'entamer une résistance pacifique, démocratique et civilisée, selon ses propres termes.
Hier, le ministre de la Justice s'est réuni en soirée avec une délégation estudiantine du Parti national libéral présidée par Simon Dergham. M. Rifi n'a pas manqué de souligner devant des visiteurs que, pour lui, Michel Aoun est l'archétype de « la tutelle iranienne » et nous la refuserons, « quel que soit le prix à payer ». « Nous sommes prêts à nous délester de tout afin de préserver notre dignité et nos convictions », a-t-il affirmé à cette occasion, ajoutant être « tout à fait conscient de l'importance du danger si un candidat de la mouvance iranienne ou du Hezbollah » venait à accéder à la présidence.
Prenant la parole, Simon Dergham a rappelé les nombreux sacrifices que le PNL avait consentis afin de lutter « pour la liberté, la souveraineté et l'indépendance du Liban ». Il a ajouté que le soutien du parti au général Rifi se place dans la lignée de l'idéologie politique défendue par Camille Chamoun et Abdel Hamid Frangié.
Les supporters de M. Rifi à Tripoli se sont empressés dès samedi dernier de descendre dans la rue pour accrocher des banderoles hostiles à Michel Aoun et ont manifesté leur mécontentement toute la journée dans la capitale du Nord. Un temps présentées comme un incident isolé, ces protestations ont voulu être étouffées dans l'œuf et un communiqué de la municipalité de Tripoli publié samedi aux alentours de 13 heures s'est empressé de préciser que les banderoles indésirables ont été retirées des lieux publics. Plus tôt dans la journée, des convois ont sillonné le nord du Akkar jusqu'à Tripoli en signe de soutien à Achraf Rifi, et ces mouvements se sont poursuivis durant toute la journée de samedi. À peine quelques heures après le retrait des banderoles, dans l'après-midi de samedi, c'est le ministre démissionnaire lui-même qui est monté au créneau en prononçant un discours devant des partisans qui étaient venus se masser devant son bureau de Tripoli.
« L'arrivée de Michel Aoun ou de n'importe quel candidat iranien à la présidence de la République est rejetée, car cela exposera le pays à plus de dissensions encore », a-t-il ainsi affirmé avant de proclamer le lancement de la « résistance pacifique face à la tutelle iranienne au Liban ». « Je me demande comment celui qui ne supporte pas la vue de banderoles dans la rue pourra tolérer l'existence d'une opposition » politique, s'est-il ainsi interrogé, avant de qualifier M. Aoun de « candidat du Hezbollah ». « Celui qui ne sait pas comment tenir parole, comment peut-il parler de démocratie ?
Quel mandat s'annonce à nous ? Il n'a même pas encore commencé que nous voyons déjà apparaître les stigmates des exactions du régime sécuritaire syrien. » Ces propos de M. Rifi viennent conforter sa position annoncée il y a une semaine de cela, depuis le port de Tripoli où il avait martelé qu'aucun candidat du 8 Mars « ne mettra les pieds à Baabda ».
Le ministre a précisé samedi que la résistance annoncée allait être pacifique, démocratique et civilisée et qu'elle intervenait alors que le pays commémore pêle-mêle l'anniversaire de la signature de l'accord de Taëf et la disparition du brigadier Wissam Hassan et son compagnon Ahmad Sahyouni, tous deux assassinés au moyen d'une voiture piégée. Hier, Achraf Rifi a « prévenu » le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, ainsi que le mohafez du Liban-Nord Ramzi Nohra, qu'il exercerait son « droit à l'expression » de manière pleine et entière. « Il s'agit d'un droit constitutionnel, légal et sacré. Nous allons l'exercer en toute liberté et nul ne peut nous en empêcher. Nous voyons en Michel Aoun le prolongement du projet iranien, tout comme nous avions vu en Sleiman Frangié le prolongement du projet syrien. Nous avons refusé le premier, nous rejetons le second », a-t-il lancé devant une foule de jeunes du Akkar venus l'appuyer dans sa fronde.

Non, le ministre démissionnaire de la Justice, le général Achraf Rifi, n'a pas relâché la pression contre son ancien allié l'ancien Premier ministre Saad Hariri, bien au contraire. La décision de ce dernier d'appuyer publiquement la candidature du député Michel Aoun à la présidence de la République n'a pas plu au ministre qui a décidé d'entamer une résistance pacifique,...

commentaires (3)

RIFI POUT PREMIER MINISTRE !

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 19, le 24 octobre 2016

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Commentaires (3)

  • RIFI POUT PREMIER MINISTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 19, le 24 octobre 2016

  • Il fait bien de dire " pacifique" , je ne vois de toute façon pas comment cela pourrait en être autrement . Et c'est son droit , mais sous la gouvernance de l'alliance du CPL/HEZB , ce qui prouve que la démocratie continuera à prévaloir au Liban , n'en déplaise aux apprentis dictatoriaux ... lol..

    FRIK-A-FRAK

    13 h 35, le 24 octobre 2016

  • Hier, Achraf Rifi a « prévenu » le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, ainsi que le mohafez du Liban-Nord Ramzi Nohra, qu'il exercerait son « droit à l'expression » de manière pleine et entière CHER RIFI LE DROIT A L'EXPRESSION RESTE AU LIBAN L'APANAGE DE CEUX QUI POSSEDENT DES ARMES EN L'OCCURRENCE LES MILICES CHIITES DE DIEU ET DES DESHERITEES DE AMEL

    Henrik Yowakim

    12 h 13, le 24 octobre 2016

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