Plusieurs responsables politiques se sont exprimés vendredi au lendemain de l'annonce du soutien par le chef du courant du Futur, Saad Hariri, de la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République. Le général Aoun étant déjà appuyé par le Hezbollah et les Forces libanaises (FL), l'appui de Saad Hariri ouvre la voie à l'accession du leader chrétien à la tête de l'Etat, alors que le présidence est vacante depuis mai 2014.
Geagea à Rabieh
En fin de matinée, le leader des FL Samir Geagea, qui appuie la candidature de Michel Aoun depuis le mois de janvier, s'est rendu à Rabieh pour un entretien avec M. Aoun.
"Nous aurons un président fabriqué au Liban", a déclaré M. Geagea à l'issue de cette rencontre, exprimant l'espoir que tous les blocs parlementaires soutiennent l'élection du fondateur du Courant patriotique libre à la présidence. "Je suis très optimiste", a souligné M. Geagea, démentant l'existence d'un accord préalable entre M. Aon et lui sur le fait qu'il accéderait à la présidence après la fin du mandat de M. Aoun.
L'entretien s'est déroulé en présence d'Ibrahim Kanaan, député du CPL et du responsable de la communication au sein des FL, Melhem Riachi. "La prochaine étape devrait être la formation d'un gouvernement présidé par Saad Hariri", a indiqué le leader des FL, soulignant qu'avec l'élection de M. Aoun "nous assistons pour la première fois à l'amorce d'une application réelle de l'accord de Taëf".
Interrogé sur l'opposition exprimée par certains députés à l'arrivée à Baabda de Michel Aoun, M. Geagea a déclaré que les élus sont libres d'agir comme bon leur semble. Le leader des FL a par ailleurs souligné que le leader druze "Walid Joumblatt connaît mieux que quiconque la 'formule' libanaise" et que le chef du Parlement Nabih Berry ne sera "pas laissé de côté".
(Lire aussi : Appui de Hariri à Aoun : ce qu'en pense la presse libanaise)
Les opposants sortent du bois
Bien qu'ayant exprimé sa préférence pour la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, à la présidence, M. Joumblatt a laissé entendre ces derniers jours qu'il se rangerait derrière le consensus. De son côté, M. Berry a affirmé qu'il ne voterait pas en faveur de Michel Aoun mais que les députés du bloc parlementaire qu'il préside assisteront à la prochaine séance consacrée à l'élection présidentielle prévue le 31 octobre.
Dès jeudi soir, plusieurs députés du Futur avaient indiqué qu'ils ne voteront pas en faveur de Michel Aoun. A l'instar de Fouad Siniora, Ahmad Fatfat et Farid Makari, Mohammad Kabbani a annoncé vendredi qu'il fera de même. De son côté, Ahmad Karamé a annoncé qu'il se rangeait derrière la position de l'ancien Premier ministre Najib Mikati en ne votant pas pour Aoun.
Pour sa part, le ministre des Télécoms Boutros Harb, l'une des figures chrétiennes du 14 Mars, a déclaré que le soutien de M. Hariri à M. Aoun ne l'engageait pas, estimant que les oppositions qui s'expriment ouvrent la voie à une bataille électorale au Parlement. "Nous refusons les nominations forcées et le chantage", a déclaré M. Harb sur Twitter.
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commentaires (6)
Et le peuple dans tout ca, musele et ligote ... ?
Remy Martin
19 h 10, le 21 octobre 2016