Radicalisation : le Danemark veut faire entendre les "voix de la raison" sur l'internet

Le gouvernement danois a présenté mardi une série de mesures destinées à combattre la radicalisation, dont des moyens de faire entendre des "voix de la raison" sur internet pour y lutter contre les extrémismes.

Une partie du plan des services de sécurité et de renseignement danois réside dans la formation d'une "alliance nationale contre la radicalisation en ligne", impliquant les autorités et la société civile.
"Un corps de +voix numériques de la raison+, géré par la société civile, va être créé", a indiqué le ministère de la Justice dans sa présentation des mesures antiradicalisation.

Le groupe devra "être systématiquement présent dans les médias sociaux et s'engager de manière critique sur les forums, participer au dialogue et concurrencer les visées extrémistes", a ajouté le ministère.
Une nouvelle unité va également être créée au sein des services de renseignement pour identifier et retirer les contenus extrémistes de l'internet.

Le gouvernement veut aussi mettre sur pied un filtre contre les "contenus extrémistes violents" sur l'internet, sur le modèle de ceux destinés à lutter contre la pédopornographie et utilisés par les principaux fournisseurs d'accès internet.

Les experts soulignent cependant qu'un tel filtre pourrait être facilement contourné par le biais de connections VPN.
"Ceux qui le veulent vraiment trouveront toujours un moyen de contourner", a déclaré le ministre de la Justice Soren Pind à la chaîne publique DR, soulignant que le filtre était destiné à protéger les plus jeunes.
Les nouvelles règles devraient également permettre de poursuivre plus facilement ceux qui diffusent des contenus extrémistes sur l'internet.

D'autres propositions prévoient de rendre plus difficile pour des combattants étrangers de bénéficier d'aides sociales au Danemark, et d'exiger que les sermons religieux soit tenus en danois.

Le Danemark a interdit cette année les voyages dans les zones de conflit ou opèrent des groupes terroristes, et les autorités peuvent depuis l'année dernière priver de passeport et interdire de sortie du territoire une personne suspectée de vouloir participer à un conflit armé à l'étranger.