Les discours prononcés hier par des responsables du Hezbollah ont été axés sur l'impossibilité de dissocier le Liban des guerres régionales « menées contre le fondamentalisme ». Rien n'a été dit en revanche sur la présidentielle libanaise, ni même sur la nécessité de relancer le dialogue national, auquel avait pourtant appelé dernièrement le Hezbollah.
« Le Liban est au cœur d'une grande crise qui s'identifie à la crise dans la région. Toutes les crises sont corollaires, et la partie qui les gère est une : les États-Unis », a estimé hier le vice-secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, lors d'une veillée de Achoura dans le quartier de Hay el-Sellom. Pour lui, « les agressions américaines contre nos pays » obéiraient à deux objectifs : « Le premier est de rassurer Israël et d'en garantir la sécurité dans la région, le second est de mettre la main sur les ressources pétrolières, monétaires et humaines dans nos pays. » Le numéro deux du Hezbollah a ensuite repris l'accusation traditionnelle du parti contre l'Arabie saoudite, d'être « un petit instrument au service du projet américain ». Preuve en est « l'effondrement progressif de l'Arabie jour après jour », au niveau économique notamment, toujours selon cheikh Kassem. Il a critiqué « ceux qui, comme l'Arabie, pensent œuvrer pour leur feuille de route propre, alors qu'ils sont en réalité instrumentalisés par les États-Unis ».
« Face à cet état des lieux, nous n'avons d'autre choix que celui de la résistance, sans laquelle nous n'aurions pu libérer le Liban, ni expulser les takfiristes et leurs émirats du Liban (...). C'est la résistance qui a fait que les grandes puissances internationales et régionales font front commun face au Hezbollah, tout en sachant qu'elles ne pourront outrepasser ni ses principes, ni sa dignité, ni sa position au Liban. Si le Liban a aujourd'hui une place, et si on lui doit du respect, c'est grâce aux hommes de Dieu, les hommes de la résistance du Hezbollah. »
Il a retenu dans ce cadre les deux paramètres ayant permis, selon lui, de préserver la stabilité du pays : « D'une part, le triptyque armée-peuple-résistance, qui nous renforce dans notre refus de nous laisser entraîner dans des discordes internes, d'autre part, l'existence d'une volonté étrangère d'utiliser le Liban comme dépotoir de déplacés syriens, afin d'empêcher leur afflux vers l'Europe. »
Et de conclure : « Qu'il soit connu de tous : la résistance restera notre meilleur choix, auquel nous ne renoncerons pas. »
« L'expansion du projet sioniste »
De son côté, le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah, cheikh Nabil Kaouk, a dénoncé une nouvelle fois une complicité entre Israël et les groupes takfiristes, à laquelle l'Arabie saoudite ne serait pas étrangère. « Israël a réussi à contrôler les gangs takfiristes, à former une nouvelle ALS (Armée du Liban-Sud sous le commandement du général Antoine Lahd, NDLR) et à établir une nouvelle ceinture sur les fronts de Quneitra et du Golan. » « Israël est désormais dans le même camp que l'Arabie saoudite contre la résistance en Syrie », a-t-il poursuivi, imputant à l'Arabie « la responsabilité de la normalisation de ses rapports avec Israël ». « Cinq délégations du Golfe se sont rendues en Israël pour participer ouvertement à l'enterrement du criminel Shimon Peres », a-t-il notamment relevé, lors d'une veillée de Achoura organisée par le Hezbollah à Bint Jbeil.
Toutefois, « toutes les démarches saoudiennes et israéliennes en Syrie et au Liban ont échoué », a-t-il ajouté, mettant l'accent sur « la nette amélioration de la situation en Syrie par rapport aux années précédentes ». « L'on se dirige vers une défaite certaine de l'État islamique et un anéantissement du projet israélo-saoudien », a-t-il conclu, mettant en garde contre « les velléités saoudo-israéliennes d'étendre leur projet au Liban, jusqu'au littoral ».
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LA LIBRE EXPRESSION
11 h 33, le 06 octobre 2016