France/Syrie : Ayrault à Moscou pour dire que "ça ne peut pas continuer"

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, qui se rend jeudi à Moscou, entend dire aux Russes que la situation "choquante et honteuse" à Alep, en Syrie, "ne peut pas continuer" et "qu'il faut arrêter le massacre".

Ces images "de bombardements, de morts d'enfants, de femmes, de vieillards, (...) les hôpitaux visés,
les écoles détruites, ce n'est pas possible, ça ne peut pas continuer", a martelé le chef de la diplomatie française mercredi sur la chaîne LCI, à la veille d'un entretien avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a dénoncé plus tôt "des crimes de guerre", après le bombardement des deux plus grands hôpitaux de la partie rebelle d'Alep, ville du nord du pays pilonnée par Damas et son allié russe.

"Je vais à Moscou pour dire le point de vue de la France : cette situation est inacceptable, elle est profondément choquante et honteuse", a insisté M. Ayrault. "Il faut arrêter ce massacre". "La France ne veut pas participer en fermant les yeux et ne faisant rien", a-t-il souligné, évoquant une France "pleinement engagée" et "en première ligne". "Avec les Russes il faut parler un langage de vérité, je ne cherche pas à leur plaire", a poursuivi M. Ayrault, qui se rendra également vendredi à Washington pour pousser un projet de résolution sur un cessez-le-feu à Alep.

La France a confirmé mercredi son intention de déposer d'ici la fin de la semaine une résolution devant le Conseil de sécurité de l'Onu. "Il n'y pas de solution à la crise syrienne (...) du point de vue militaire", a répété Jean-Marc Ayrault.

La résolution française appelle à rétablir un cessez-le-feu afin de permettre un accès humanitaire à la population assiégée des quartiers rebelles d'Alep, et à interrompre les survols de la ville par des appareils militaires.

L'armée syrienne avait annoncé le 22 septembre le début d'une large offensive pour reprendre les quartiers rebelles d'Alep, divisée depuis 2012 entre une partie ouest tenue par le régime et un secteur est contrôlé par les insurgés.
L'Onu a déclaré mercredi Alep-est "zone assiégée" et estime que 275.000 personnes vivent dans cette zone. Le conflit syrien a fait plus de 300.000 morts en cinq ans.