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Liban - Social

« Chouf entrepreneur », une lueur d’espoir pour la formation des jeunes en zone rurale

Photo de groupe lors de l’atelier de formation professionnelle à Barouk.

Une économie qui est sur la pente raide. Des opportunités de travail réduites. Un taux de chômage en hausse et la fuite des cerveaux qui se poursuit. Face à cette situation peu enviable, certains Libanais – des jeunes en particulier – réussissent, malgré tout, à entrevoir des lueurs d'espoir et à lancer des initiatives visant à aider professionnellement les cadres qui se lancent nouvellement sur le marché de l'emploi dans des secteurs bien précis.

C'est dans cet esprit qu'un rassemblement de jeunes volontaires a mis sur pied, en 2015, un groupe à vocation sociale, Chouf entrepreneur, qui a vu le jour dans le village de Kahlounieh, dans le Chouf, à l'initiative de Haitham Saab, PDG de TechGenies (entreprise de développement de logiciels) et fondateur du « Knowledge Sharing Forum » (qui vise à promouvoir le partage des connaissances culturelles). « Dans notre optique, nous percevons les problèmes comme des opportunités de faire bouger les choses et d'avancer dans la bonne direction », souligne Haitham Saab qui précise que l'objectif du groupe Chouf Entrepreneur est de soutenir les jeunes et les femmes dans leur carrière professionnelle ainsi que les PME (petites et moyennes entreprises) afin qu'elles puissent se frayer un chemin et être suffisamment productives.

« En tant que PDG, depuis 2009, de TechGenies, j'ai constaté l'ampleur des lacunes professionnelles qui se manifestent chez les jeunes diplômés, indique M. Saab à L'Orient-Le Jour en évoquant les raisons qui l'ont poussé à lancer le groupe à caractère social Chouf Entrepreneur. C'est ainsi que j'ai eu l'idée de travailler sur le développement des capacités professionnelles de ces jeunes ». M. Saab précise que l'une des raisons qui l'ont poussé à mettre sur pied ce groupe de travail est la circulaire 331 émise par la Banque du Liban, qui a autorisé les banques à investir 400 millions de dollars dans les jeunes entreprises ou start-up, liées plutôt à l'industrie numérique. « Au départ, notre rôle fut un rôle de sensibilisation dans les régions rurales », déclare M. Saab.

En vue d'atteindre son objectif, Chouf Entrepreneur axe essentiellement son action sur quatre programmes : l'entrepreneuriat rural ; le développement des capacités et compétences professionnelles ;
l'autonomisation des femmes ; et le soutien aux PME.
S'attardant quelque peu sur le programme axé sur l'autonomisation des femmes, M. Saab tient à souligner que ce programme n'a pas été conçu « pour pallier une quelconque incapacité au niveau des femmes, mais parce que certaines d'entre elles se retrouvent dans des situations particulières qui les empêchent de se déplacer ». « Par le biais de ce programme, précise-t-il, nous pourrions les aider à saisir des opportunités de travail à domicile, ce qui leur permettrait également de créer des opportunités pour leur entourage à travers des projets innovants. »

 

Une structure fonctionnelle favorisant le leadership
Outre les compétences professionnelles, les jeunes bénéficiant de l'action de Chouf Entrepreneur acquièrent des compétences qui leur permettent d'occuper une position de « leadership ».

La force de cette initiative réside dans la structure de ce groupe d'action: un responsable de district (regroupant un ensemble de villages) ; un délégué par village ; des bénévoles ; et des travailleurs sociaux. Cette structure fonctionnelle favorise le leadership chez les jeunes, notamment au niveau des délégués qui organisent les activités de A à Z (chacun dans son village) et assurent le lien entre Chouf Entrepreneur et les municipalités.

Grâce à cette équipe bien structurée, Chouf Entrepreneur est aujourd'hui présent dans vingt villages du Chouf. En moins d'un an, le groupe a réussi à rassembler 100 bénévoles et à sensibiliser des centaines de jeunes par le biais de séminaires, ateliers, compétitions et bien d'autres activités organisées dans les différents villages du Chouf.

 

Atelier au Barouk
Dans le cadre de son action, Chouf Entrepreneur a également organisé un atelier de formation professionnelle au centre culturel Rachid Nakhlé, au Barouk, en coopération avec « Knowledge Sharing Forum ».

Évoquant « les opportunités de travail de plus en plus réduites ainsi que le taux de chômage qui a atteint 25 % » au Liban, Diana Mahmoud, déléguée de Chouf Entrepreneur au Barouk, a souligné l'importance de cet atelier qui « met l'accent sur les compétences professionnelles essentielles ainsi que sur les outils nécessaires pour surmonter les difficultés qui pourraient entraver la carrière des jeunes ». Elle a mis l'accent à cet égard sur l'importance du soutien apporté sur ce plan par la municipalité du Barouk-Freidiss et par M. Samer Nakhlé. Celui-ci, expert en ressources humaines, a animé l'atelier en question, convaincu de l'utilité de tels ateliers « dans le développement des compétences (professionnelles) des jeunes, de manière à leur faciliter l'accès à l'emploi, surtout dans ces régions rurales où ils ont des difficultés à trouver du travail ».
Dans ce contexte, Chouf Entrepreneur s'emploie à préparer une série d'ateliers de formation dans divers villages du Chouf et à s'ouvrir sur d'autres régions rurales à l'avenir.

 

Pour mémoire

Jack Lang, dans « un coin de paradis du Chouf », à la rencontre des artistes libanais

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