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Moyen Orient et Monde - Royaume-Uni

Corbyn prêche l’unité, mais attise les divisions au Labour

Le chef du Labour, Jeremy Corbyn, lors d’une conférence de presse à Liverpool, hier. Paul Ellis/AFP

Réélu à la tête du principal parti d'opposition britannique, le radical Jeremy Corbyn promet d'unir les travaillistes, mais sa volonté de donner plus de pouvoir à la base risque de produire l'exact effet inverse.
Le patron du Labour a estimé hier que le débat sur sa légitimité était clos après sa triomphale reconduction – 61,8 % des suffrages, soit deux points de mieux qu'en 2015 – la veille à Liverpool. Mais plusieurs députés travaillistes, réfractaires au pedigree très à gauche de leur leader, ont regretté que le parti, né en 1900, soit « plus divisé que jamais », alors que le pays avance sur le chemin tortueux du Brexit.
« Je tends la main à tous les députés », a souligné Jeremy Corbyn lors de l'émission politique phare de la BBC. Mais le vétéran gauchiste, sorti renforcé du bras de fer, a assorti son plan d'armistice de conditions qui risquent seulement de marginaliser encore un peu plus ses parlementaires. « Je veux donner plus de pouvoir aux membres et aux sympathisants. Les gens ont soif de changement. Ils veulent qu'on fasse les choses autrement », a-t-il ajouté, faisant aussitôt grincer des dents.
Les députés, qui avaient voté à 80 % une motion de défiance contre Corbyn en juin, veulent que ce soient eux, et non le chef du parti seul, qui choisissent les membres du « cabinet fantôme », sorte de gouvernement virtuel dans lequel prennent place les poids lourds de l'opposition. Dès samedi soir, ils se sont réunis avec leur leader pour pousser dans ce sens. Mais les premiers signaux envoyés par Jeremy Corbyn sont tout sauf encourageants. « Je veux un parti plus ouvert et plus démocratique », a martelé le patron qui plaide pour que les militants, c'est-à-dire les mêmes qui l'ont plébiscité, participent au processus de sélection.
John McDonnell, le principal allié de Corbyn, estime que le parti pourrait franchir dans un an la barre du million d'adhérents (près de 600 000 actuellement).

Le Labour ? « Une cause perdue »
Les critiques de Corbyn estiment que beaucoup de ces nouveaux membres viennent de l'extrême gauche pour inonder le parti et le transformer en un mouvement social type Podemos en Espagne.
Dénonçant « une cause perdue », Parry Mitchell, un éminent lord, en a tiré les conséquences en rendant sa carte du parti hier. « Jeremy n'a pas les qualités d'un leader. Son petit groupe pense qu'il est le Messie, mais il ne deviendra jamais le Premier ministre de ce pays », s'est-il étranglé, alors qu'un sondage ComRes indique que 16 % des Britanniques seulement croient à une victoire du Labour aux législatives de 2020 avec Jeremy Corbyn aux commandes.
Évoquant les risques d'implosion, Sadiq Khan, le populaire maire de Londres, prévient dans le Sunday Times que le Labour est « en danger de mort ». Selon le journal dominical, un donateur du Labour a parlé à une trentaine de parlementaires travaillistes préparés à créer un nouveau parti avant Noël.
Les conservateurs, promis à un cavalier seul jusqu'aux prochaines législatives, se frottent les mains. Et ils ne sont pas les seuls.
Diane James, la dirigeante du parti anti-immigration Ukip, s'est félicitée de la réélection de Corbyn en déclarant que son parti anti-immigration était « désormais parfaitement placé pour devenir le prochain parti d'opposition ».

(Source : AFP)

Réélu à la tête du principal parti d'opposition britannique, le radical Jeremy Corbyn promet d'unir les travaillistes, mais sa volonté de donner plus de pouvoir à la base risque de produire l'exact effet inverse.Le patron du Labour a estimé hier que le débat sur sa légitimité était clos après sa triomphale reconduction – 61,8 % des suffrages, soit deux points de mieux...

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