Dans un colis en provenance du Liban saisi à Roissy, un trésor archéologique pillé

« Deux bas-reliefs en marbre sculpté, provenant du chœur d'une église de la vallée de l'Euphrate » ont été saisis à Roissy, en provenance du « Liban ». La cargaison finale de la marchandise en transit était la Thaïlande.

L'information a été divulguée hier par Le Parisien, mais la saisie de ces biens culturels par les douaniers français remonte à mars dernier. « Les expertises du département des antiquités du Louvre viennent de parler », affirme la journaliste Nathalie Revenu. « Ces pièces sont authentiques et proviennent probablement de la moyenne vallée de l'Euphrate, dans la région du Levant-Nord ». Le Parisien précise que le pays de provenance, le Liban, « frontalier d'une zone de guerre, est sous haute surveillance ». « Ce sont des sites de pillage potentiel », souligne au Parisien Christophe Verbois, chef de la cellule de ciblage du fret aux douanes.
« La marchandise en transit par Roissy se présentait dans un solide caisson en bois. Mais la provenance (du Liban) et les documents ont fait tiquer les douaniers », poursuit le site français. Cette cargaison mentionnait sobrement « panneaux décoratifs pour le jardin ». « Pour expédier de simples éléments décoratifs de jardin, on emploie rarement de telles précautions. Il y avait de fortes suspicions qu'il s'agisse de biens culturels », explique encore Christophe Verbois au Parisien, révélant que « les deux superbes bas-reliefs étaient protégés par deux épaisseurs de mousse ».

« Pour les douanes de Roissy, cette saisie est une première. Elle est aussi riche d'enseignements », note le site Web. « Ce sont ces pillages qui financent Daech », explique au quotidien français Jean-Paul Balzamo, sous-directeur en charge de la lutte contre la fraude et fin connaisseur des réseaux de trafiquants de biens culturels. « Soustraits aux réseaux mafieux, les bas-reliefs seront conservés en lieu sûr et seront restitués à leur pays d'origine quand les armes se seront tues », conclut le site.