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Économie - Liban - Conférence

L’efficacité énergétique, une opportunité pour les industriels libanais

Un panel sur l'utilisation efficace des ressources, organisé hier lors du Beirut Energy Forum, a permis de sensibiliser les acteurs du secteur aux enjeux des économies d'énergie.

Les intervenants du panel ont exposé les nombreux bénéfices que pourraient tirer les industriels en renforçant leur efficacité énergétique. Photo C. Hd

Au Liban, sans doute plus qu'ailleurs, la question des économies d'énergie ne se limite pas à un enjeu écologique. « Le manque d'efficacité énergétique a toujours été un frein au développement du secteur industriel, car l'introduction de la gestion environnementale dans l'industrie a une finalité économique », lance le représentant de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) au Liban, Cristiano Pasini. Il s'exprimait lors d'un panel consacré à l'utilisation efficace des ressources dans le secteur industriel au Liban, tenu hier dans le cadre de la septième édition du Beirut Energy Forum organisé par MCE Group, à Dbayé.

Regroupant 4 033 usines, le secteur industriel libanais absorbait 14 % de la consommation finale d'énergie du pays en 2010. Or « le coût de l'énergie au Liban est le plus élevé de la région, ce qui réduit sa compétitivité et donne lieu à une concurrence déloyale », déplore Ibrahim Mallah, membre du conseil d'administration de l'Association des industriels libanais, soulignant que ce coût représente en moyenne 5,7 % du prix de vente d'un bien produit au Liban et jusqu'à 26,3 % du coût de production.
Selon l'Onudi, l'utilisation efficace des ressources et l'efficacité énergétique permettraient d'économiser en moyenne 20 % sur sa facture énergétique. « Ce sont des objectifs réalistes qui peuvent être atteints dans les pays du sud de la Méditerranée », ajoute Roberta de Palma, conseillère technique en chef de l'unité d'efficacité des ressources dans le secteur industriel à l'Onudi.

Manque de données
Pourtant, plusieurs obstacles freinent encore le développement de la mise en place d'une industrie plus verte. Pour les acteurs du secteur, le Liban a besoin d'une campagne de sensibilisation aux bénéfices économiques de l'efficacité énergétique ainsi que de mécanismes financiers incitatifs. Mais surtout, « le principal problème au Liban reste le manque d'informations, les compagnies n'ont pas de système de surveillance pour mesurer leur consommation d'énergie et de ressources. Le premier pas serait d'acheter un instrument de mesure », explique Roberta de Palma.
« Nous ne connaissons pas la part des industries qui ont déjà commencé à mettre en place des plans d'efficacité énergétique ou à avoir recours aux énergies renouvelables », souligne Rabih Badran, chef du département des statistiques industrielles au ministère de l'Industrie. Son service a néanmoins commencé à collecter des informations auprès de 2 000 industriels, et notamment sur leur consommation énergétique. « Lors de la prochaine journée de l'industrie, nous dévoilerons les résultats de cette étude et ces données pourront ensuite servir d'apport pour la mise en place de programmes ayant pour but de développer le secteur, notamment au niveau de l'efficacité énergétique », ajoute Rabih Badran.
Car « l'efficacité énergétique peut apporter de nombreux bénéfices aux industries, comme réduire le coût de production, créer des emplois, réduire la demande d'électricité et générer des retours sur investissement rapides et élevés », explique Radia Sedaoui, directrice du département énergétique à la Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie occidentale (Escwa). « Cela peut aussi permettre de moderniser les équipements utilisés, d'augmenter la capacité de production de l'usine et la qualité du produit, mais également d'obtenir de meilleures certifications, comme les standards ISO par exemple », ajoute Riccardo Ambrosini, directeur des opérations au sein de la Société financière internationale (groupe Banque mondiale).
En attendant, l'Onudi a commencé à fournir une assistance technique à 9 industries au Liban depuis le début de l'année, via le projet Med Test II qui a bénéficié à 90 compagnies et organisations de huit pays de la Méditerranée (la Tunisie, le Maroc, le Liban, la Jordanie, la Palestine, Israël, l'Égypte et l'Algérie) depuis 2014. Ce projet vise à démontrer que l'introduction de meilleures pratiques et de systèmes de gestion intégrée dans l'industrie s'avère efficace dans la réduction des coûts et l'accroissement de la performance environnementale.
Financé par l'Union européenne à hauteur de 8 millions d'euros, Med Test II est mis en œuvre à travers une collaboration avec les ministères de l'Environnement et de l'Énergie ainsi que le Centre de recherche industrielle (Iri) au Liban. « Nous pouvons confirmer que les objectifs de réduction d'énergie ont déjà été soulignés par notre travail avec ces 9 usines et que le potentiel pour l'efficacité énergétique est très significatif au Liban », explique Roberta de Palma.
Les résultats de cette étude seront rendus publics au printemps 2017 et permettront ensuite au gouvernement de mettre en place les recommandations de l'Onudi afin de créer des incitations sur le marché et promouvoir l'utilisation efficace des ressources auprès du secteur industriel libanais.

Au Liban, sans doute plus qu'ailleurs, la question des économies d'énergie ne se limite pas à un enjeu écologique. « Le manque d'efficacité énergétique a toujours été un frein au développement du secteur industriel, car l'introduction de la gestion environnementale dans l'industrie a une finalité économique », lance le représentant de l'Organisation des Nations unies pour le...

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