Un anniversaire d’enfant qui aurait pu tourner au drame

Un joyeux anniversaire d'enfant célébré à Baabdate lors d'un après-midi paisible aurait pu se transformer samedi en tragédie. Une jeune maman a été blessée par une balle perdue, échappant à la mort grâce à la seule Providence qui a heureusement orienté la trajectoire du projectile vers son bras, et non à un autre endroit vital de son corps, ce qui aurait pu lui être fatal et provoquer un drame incommensurable.

Dans les faits, Stéphanie A., 36 ans, dont le neveu fêtait ce jour-là ses 5 ans, a été touchée par une balle partie d'une arme à feu, alors qu'elle aidait sa sœur à dresser le buffet d'anniversaire dans le jardin familial et qu'elle venait d'éloigner une flopée d'enfants attirés par le gâteau qu'elle avait juste posé sur la table.
« C'est comme si soudain une explosion avait ravagé mon bras, provoquant une douleur vive, puis une sensation d'insensibilité », raconte à L'Orient-Le Jour la jeune femme, mère de deux garçons de 7 et de 5 ans. « Effrayée, ne comprenant pas ce qui m'était arrivé, je me suis mise à hurler de toutes mes forces, devant tous les présents qui n'en comprenaient d'ailleurs pas plus », se souvient-elle, bouleversée. C'est qu'aucune détonation, aucun coup de feu n'avait été entendu, mis à part un léger sifflement perçu par quelques parents qui étaient assis non loin d'elle. « J'ai alors regardé mon avant-bras et y ai vu un trou noir, sans trace de saignement », poursuit Stéphanie.

Conduite à l'hôpital Rizk par son mari, la jeune mère de famille ne savait toujours pas qu'il s'agissait d'une douille qui s'était invitée dans son membre supérieur. « Même le personnel médical du service des urgences n'a pu reconnaître la nature de la blessure, et il a fallu attendre les examens radiographiques pour apprendre qu'une balle avait percé mon avant-bras et avait fini sa course au niveau de mon coude », indique-t-elle, encore tout émue. La jeune dame a dû alors subir une intervention chirurgicale pour extraire le projectile, avant d'obtenir un rapport médical prescrivant un arrêt temporaire de travail.

Du côté de l'enquête qui est toujours en cours, on apprend à ce jour que la cartouche utilisée est celle d'un pistolet de calibre 9 mm et qu'elle provient d'un voisinage proche.
Souhaitant de tout cœur que les recherches aboutissent afin que les auteurs de ce crime, même non intentionnel, soient retrouvés, Stéphanie estime que cela « pourrait contribuer à dissuader les gens d'utiliser aveuglément leurs armes et de faucher des vies ».

Car, si la jeune maman a été relativement chanceuse, d'autres victimes potentielles pourraient ne pas bénéficier de la baraka. Il y a quelques mois, l'inconscience criminelle de personnes qui n'expriment leur deuil et leur joie qu'en tirant à bout de bras a ôté la vie d'innocents. En avril dernier, une fillette de 8 ans a ainsi succombé parce qu'elle se trouvait à proximité d'un cortège funèbre, dans un village de Jbeil, alors qu'un homme a été tué dans la région de Baalbeck, parce que des fêtards y célébraient un mariage.

Quand donc ces habitudes et actes odieux cesseront-ils, autrement dit, quand donc la négligence et l'indulgence des autorités à leur égard prendront-elles fin ? Car il est urgent d'imposer l'application stricte de sanctions sévères à l'encontre de leurs auteurs et de mettre ainsi un terme à ce fléau.