Alfa et Touch baissent les prix des forfaits Internet mobile

Les opérateurs de téléphonie mobile Alfa (géré par l'égyptien Orascom depuis 2009) et Touch (géré par le koweïtien Zain depuis 2004) ont présenté hier les nouveaux tarifs de leurs forfaits Internet mobile, qui prévoient des baisses allant de 10 à 40 %, les prix des communications restant toutefois inchangés.

Depuis hier, Alfa a en effet diminué de 10 à 20 % l'ensemble des prix de ses forfaits Internet mobiles comme l'a annoncé son PDG Marwan Hayek dans un communiqué. Les tarifs de l'opérateur, qui détenait 48 % de parts de marché au Liban en 2015, sont désormais compris dans une fourchette allant de 17 dollars par mois pour 1,5 gigabytes (GB) – en baisse de 10,5 % – et 119 dollars pour 60 GB (-20 %). De son côté, Touch a annoncé, par l'intermédiaire du président de son conseil d'administration Bader el-Kharafi, le lancement, « dès le 1er octobre », d'une nouvelle grille tarifaire proposant des rabais « allant de 10 à 40 % » sur ses cartes prépayées et ses abonnements, avec des tarifs compris entre 1 dollar les 50 MB à 149 dollars pour 100 GB.

« Ces offres doivent être encore approuvées par le ministère des Télécoms », souligne une source au ministère, précisant « que les nouveaux tarifs de Touch devraient être validés dans les prochains jours ». L'opérateur n'était pas en mesure de répondre dans l'immédiat aux questions de L'Orient-Le Jour, tandis que la direction d'Alfa s'est contentée de déclarer « avoir élaboré ses nouvelles offres en coordination avec le ministère. »

Encourager la consommation de 4G+
Cette baisse des tarifs des forfaits Internet mobile intervient moins d'une semaine après que le ministre des Télécoms, Boutros Harb, a demandé à Alfa et Touch de « formuler des propositions » sur les prix des abonnements pour cette catégorie de service. « La diminution de la facture du consommateur final constitue l'un des objectifs principaux de la stratégie quinquennale lancée par le ministère en juillet 2015 pour développer le secteur des télécoms », rappelle la source précitée.

Doté d'une enveloppe de 750 millions de dollars, ce dernier prévoit notamment le déploiement et la mise en service du réseau de fibre optique jusqu'à l'utilisateur final (pour 600 millions de dollars). Le volet mobile de ce plan – qui absorbe 150 millions de dollars – prévoit notamment l'élargissement de la couverture des réseaux 4G+ (au débit théorique supérieur de 250 MB par seconde, supérieur à la 4G) sur tout le territoire d'ici à fin 2016. Jusqu'ici, quelque 800 antennes-relais sur un total de 2 715 ont déjà été adaptées.

En baissant la facture des usagers, le ministère des Télécoms espère ainsi encourager les Libanais « à souscrire des forfaits 4G+ sans être effrayés par le coût de cette technologie », plaide la source précitée. « La commercialisation des services liés à la 4G+ se traduira forcément par une augmentation de la consommation globale de données. » Une stratégie qui ne devrait pas avoir de conséquences négatives à moyen terme sur l'évolution des recettes de l'État issues des télécoms, selon le ministère. « Nous nous attendons à une baisse des recettes issues de la téléphonie mobile pendant un mois ou deux, mais ces dernières devraient ensuite connaître une forte augmentation », commente encore la source.

Selon les derniers chiffres de l'Union internationale des télécommunications (UIT), le Liban comptait 4,4 millions d'abonnés au réseau mobile en 2015, pour un taux de pénétration de 87,07 %. Une étude publiée en mars par Pew Research Center a également révélé que 52 % des Libanais possèdent un smartphone. « Le ministère souhaite également renforcer la pénétration des smartphones compatibles avec le nouveau réseau au Liban en mettant en place des forfaits permettant aux usagers d'acquérir un smartphone d'entrée de gamme compatible avec la 4G+ », avance encore la source précitée.

Quant à la baisse de la facture sur l'ensemble des communications mobiles – la 3e plus chère parmi les pays arabes avec une facture moyenne de 55 dollars selon une étude d'Arab Advisors Group parue en 2015 –, elle dépend du Conseil des ministres, plaide-t-on au ministère. La dernière révision en date, en 2014, s'était traduite par une baisse de prix de 30 % en moyenne. Le ministère n'a pu détailler l'impact de cette baisse sur les recettes fiscales depuis son adoption.

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