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À La Une - Liban

Hariri appelle à la protection de Joumblatt, celui-ci déplore l'affaiblissement de son allié

Le leader druze affirme préférer "se suicider" que de se réconcilier avec Bachar el-Assad.

Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt (à gauche, photo AFP/Joseph Eid), et le chef du Courant du Futur, Saad Hariri (Photo AFP/Patrick Baz)

Suite aux dernières informations sur les menaces de mort à l'encontre du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, a appelé vendredi le Liban et les pays arabes à protéger le leader druze. Ce dernier a pour sa part déploré l'affaiblissement de l'ancien Premier ministre, son allié sunnite.

"Avoir dévoilé le plan visant à assassiner Walid Bey est un exploit sécuritaire et judiciaire louable", a estimé M. Hariri sur son compte Twitter. "La sécurité de Walid Joumblatt est corollaire de la sécurité du Liban, a-t-il souligné. Se solidariser avec lui et appeler à sa protection est une responsabilité arabe et nationale afin de faire barrage aux tentatives de discorde".

Des informations concernant l'un des principaux suspects ainsi que certains détails du complot contre M. Joumblatt ont circulé jeudi dans les médias. Selon des sources proches de l'enquête, menée par le juge d'instruction militaire Riad Abou Ghida, Youssef Fakhr, alias le cow-boy, un ancien responsable militaire du PSP installé depuis 1987 aux Etats-Unis, a été arrêté à Beyrouth le 1er août dernier pour implication dans cette affaire. Ces sources, interrogées par an-Nahar et la LBC, indiquent que de la lecture des conversations électroniques enregistrées sur Internet entre Fakhr et Mohammad Moussa, un agent des services de renseignements syriens avec lequel le suspect s'était lié d'amitié à l'époque de la tutelle syrienne, on retient le désir de Fakhr de prendre sa revanche "contre les responsables de (son) exil qui dure depuis 30 ans". En réponse aux enquêteurs qui lui demandaient à qui il faisait allusion, le prévenu aurait évoqué "Walid Joumblatt et des personnes qui relèvent de lui, notamment Nach'at Abou Karroum".

 

"Mon allié le plus fort ne cesse de s'affaiblir"
Dans un long entretien accordé au centre Carnegie et repris par l'organe de presse du PSP, al-Anba', Walid Joumblatt, de son côté, a déploré l'affaiblissement de Saad Hariri. "Malheureusement, mon allié le plus fort, et pour des raisons que j'ignore, ne cesse de s'affaiblir, et cela est triste, très triste", a affirmé le leader druze, en réponse à une question à propos de l'ancien Premier ministre.

Saad Hariri, qui se trouve depuis plusieurs semaines en dehors du Liban, semble en difficulté au niveau politique et financier. Le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, qui gravitait dans le giron du Courant du Futur, ne cesse de le critiquer. Son discours semble trouver écho auprès de Libanais sunnites déçus par M. Hariri. Les relations entre le chef du Futur et l'Arabie saoudite semblent elles aussi connaître un froid ces derniers temps. Enfin, les finances de l'ancien Premier ministre accusent également un sérieux coup, notamment avec les difficultés auxquelles fait face Saudi Oger, le géant du BTP détenu par M. Hariri.

Au niveau de la présidentielle, Saad Hariri soutient toujours le chef des Marada, Sleiman Frangié, contrairement à son allié, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui soutient le fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun. Le poste reste vacant depuis le 25 mai 2014.

Interrogé à ce sujet, M. Joumblatt affirme ne pas s'attendre à l'élection d'un chef de l'Etat "dans l'avenir proche", accusant la Syrie et l'Iran d'avoir bloqué cette échéance. "Il ne faut pas sous-estimer la capacité de nuisance de Bachar (el-Assad)", affirme le chef du PSP. "Leur but est de soumettre les zones rebelles en Syrie à leur contrôle (...). Une fois cela réalisé, ils pourront imposer au Liban une nouvelle tutelle, peut-être avec de nouvelles conditions, ajoute M. Joumblatt. Dans ce contexte, certains (...) leaders maronites ne réalisent pas que la Constitution (libanaise) pourrait être modifiée de manière contraire à leurs intérêts. Certains d'entre eux sont peut-être prêts à accepter cela, à l'instar de Michel Aoun. Mais cela dépend des gains militaires de l'armée syrienne et de ses alliés".

 

"Je préfère me suicider"
Sur le plan régional, le chef du PSP a écarté toute possibilité de réconciliation avec le président syrien. "Je ne le ferais pas. Cela signifierait la fin de ma carrière politique. Je préfère me suicider selon mes propres conditions que d'aller en Syrie et serrer la main de Bachar (el-Assad)", a affirmé Walid Joumblatt.

Ancien allié au régime de Damas, le leader druze était devenu un pilier du camp du 14 Mars, hostile à Bachar el-Assad depuis l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005.

 

Lire l'intégralité de l'entretien avec Walid Joumblatt ici

 

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Suite aux dernières informations sur les menaces de mort à l'encontre du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, a appelé vendredi le Liban et les pays arabes à protéger le leader druze. Ce dernier a pour sa part déploré l'affaiblissement de l'ancien Premier ministre, son allié sunnite.
"Avoir dévoilé le plan visant à...

commentaires (1)

Le plus grand psychoanalyst n'arrivera a comprendre monsieur Jumblatt. Il fait sauter la majorite qui etait en place. Il fait sauter le gouvernement Hariri . Et maintenant il se lamnete que son "puissant" allie est erode???!!! Est-il trop tard pour rectifier le tir?

sancrainte

16 h 57, le 16 septembre 2016

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Commentaires (1)

  • Le plus grand psychoanalyst n'arrivera a comprendre monsieur Jumblatt. Il fait sauter la majorite qui etait en place. Il fait sauter le gouvernement Hariri . Et maintenant il se lamnete que son "puissant" allie est erode???!!! Est-il trop tard pour rectifier le tir?

    sancrainte

    16 h 57, le 16 septembre 2016

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