Appel aux responsables à assumer leurs responsabilités

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a réitéré son appel aux dirigeants politiques à « assumer leurs responsabilités historiques pour sauver ce pays ».
« Le pays est en danger en raison des divisions et des conflits qui depuis plus de deux ans entravent l'élection d'un président de la République, paralysant l'activité de la Chambre et du gouvernement, ainsi que celle des institutions et des nominations », a-t-il martelé au cours d'une tournée paroissiale dans les villages de Jebet el-Mnaytra, dans le jurd de Jbeil. « Le pays risque de s'effondrer sur la tête de tout le monde », a mis en garde le patriarche.
S'adressant aux « blocs parlementaires et politiques », Mgr Raï les a blâmés « parce qu'ils se recroquevillent sur eux-mêmes et accordent une importance aux affaires secondaires et au partage des parts, alors que la valeur du Liban est dans sa pluralité et dans le fait qu'il soit une mosaïque sous-entendant le partenariat islamo-chrétien ».
La tournée du patriarche a englobé notamment les villages de Taht el-Kalaa, Yanouh où un fauteuil patriarcal a été offert à Mgr Raï, al-Mghaïri, Abboud, Mazraat as-Syad et Qartaba où le patriarche a célébré l'office divin en l'église Saint-Élie.
Dans son homélie, Mgr Raï a souligné que « les chrétiens n'ont jamais été un groupe recroquevillé sur lui-même ». Il a noté dans ce cadre que du fait qu'« ils soient membres de l'Église, ils sont présents partout » et portent aux différents peuples « la culture de l'Évangile », celle de « la fraternité, de la charité, de la paix, de la vérité, de la liberté, de la justice, de la dignité de l'individu et de la coexistence ». « C'est ce que les chrétiens ont toujours réussi à faire au Liban », a-t-il encore insisté.
À Qartaba, un dîner a été offert en l'honneur du patriarche maronite et la clé de la ville lui a été remise.
Mgr Raï a clôturé sa visite paroissiale en exprimant le souhait que « les hommes politiques œuvrent de manière à trouver une issue à cette paralysie », affirmant que la solution « se trouve au Liban » et que « le peuple libanais, malgré toutes les difficultés, n'aime pas la stagnation politique ». « La classe politique doit assumer ses responsabilités, parce que si cette stagnation dangereuse se poursuit, le temple s'effondrera sur la tête de tous », a-t-il encore insisté.