Le régime syrien renforce le siège des quartiers rebelles d’Alep

Le régime syrien a parachevé hier l'étranglement des quartiers rebelles de la métropole d'Alep, où environ 250 000 habitants se retrouvent pris au piège avec des étals vides faute d'approvisionnement. Les troupes prorégime ont repris aux insurgés le quartier de Ramoussa à la périphérie sud d'Alep, fermant ainsi hermétiquement les passages vers les secteurs tenus par les rebelles dans l'est de la deuxième ville du pays, principal front de la guerre en Syrie.
La Russie a mis tout son poids militaire pour permettre au régime de Bachar el-Assad, son allié, de l'emporter en envoyant ses avions bombarder intensément les groupes rebelles aidés de jihadistes dans la zone.
« Les forces du régime et leurs alliés ont réussi à reprendre le secteur de Ramoussa après des combats violents », a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La reprise de Ramoussa réduit presque à néant les gains réalisés par les insurgés dans cette région depuis un mois.

Renforts irakiens et iraniens
Des combattants irakiens et iraniens sont venus renforcer les troupes du régime en début de semaine, d'après Rami Abdel Rahman, directeur de l'OSDH. « Le régime ne pouvait pas se permettre de perdre cette bataille, sinon il perdait tout. L'espoir qu'avaient les rebelles (de l'emporter) s'est éteint. Nous sommes revenus à la case départ avec un siège encore plus impitoyable. Ils n'ont plus ni Castello (au nord d'Alep) ni Ramoussa », a-t-il dit en parlant des deux principaux points de passage pour le ravitaillement des secteurs rebelles d'Alep. « Venir en aide à Alep-Est nécessite désormais une aide internationale », selon lui.
Depuis une semaine, les pénuries ont refait leur apparition dans les quartiers rebelles, la marchandise se faisant rare et les prix montant en flèche, selon un correspondant de l'AFP sur place. L'ensemble des supermarchés étaient fermés hier, en l'absence de stock de marchandises. Chez les marchands ambulants, seuls les légumes généralement cultivés dans les jardins des Alépins, comme les courgettes et les aubergines, étaient disponibles.

Tirs d'artillerie turcs
Parallèlement, le Croissant-Rouge syrien a évacué hier 11 malades dont quatre enfants de la localité de Madaya, a indiqué à l'AFP un médecin dans cette localité assiégée par le régime près de Damas. Sept des malades souffrent de méningite. Dix ont été transférés à Damas et un onzième, un militant antirégime, dans la ville d'Idleb. Dans le même temps, 11 personnes dont cinq malades ont été évacuées des villages de Foua et Kfarya, assiégés par les rebelles dans la province d'Idleb, vers la ville de Lattaquié, selon un responsable local.
Enfin, six combattants kurdes ont été tués dans des tirs d'artillerie turcs dans le nord de la Syrie, où Ankara mène depuis deux semaines une opération visant à la fois le groupe État islamique et les autonomistes kurdes, a rapporté hier l'OSDH. L'armée turque a procédé à des tirs d'artillerie tard mercredi contre un secteur frontalier près de Afrine, un des trois « cantons » kurdes, dans le nord de la Syrie. « Six membres des forces kurdes ont été tués et neuf civils ont été blessés », a précisé l'OSDH qui a parlé de « tirs intenses ».
Enfin, la Turquie a commencé la construction d'une ligne électrique souterraine pour alimenter en courant la localité syrienne de Jarablous, d'où des rebelles syriens appuyés par Ankara ont chassé les jihadistes du groupe État islamique, a annoncé hier un responsable turc. La ligne électrique, longue de trois kilomètres, reliera la ville de Gaziantep (sud-est de la Turquie) à Jarablous, qui en abritera la plus grande partie. L'objectif est de « faire en sorte que la vie redevienne normale dans cette zone », a expliqué sous couvert d'anonymat le responsable turc.
(Source : AFP)

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