Machnouk : Sans président, pas de nouveau chef de l’armée

Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a pris hier le contre-pied de ses collègues aounistes au sein du gouvernement en se prononçant de facto pour un nouveau report du départ à la retraite des chefs militaires, y compris le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi.
« La priorité est à l'élection d'un chef de l'État et non à la polémique autour de tout autre problème. Notre position a été claire dès le départ. Le commandant en chef de l'armée ou le directeur général des Forces de sécurité intérieure ne doivent pas être nommés avant l'élection d'un président, parce que pratiquement ils vont collaborer avec lui tout au long de son mandat. Le chef de l'État doit participer à leur nomination », a déclaré M. Machnouk à l'issue d'un entretien avec le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane.
« Le discours politique doit être rassembleur et équitable, parce que tout discours politique qui revêt un caractère d'affrontement renforce la division dans le pays dans une période difficile sur tous les plans », a encore insisté M. Machnouk.
À la question de savoir s'il était toujours déterminé à demander le retrait du permis du mouvement pro-armée Houmat el-Diyar ( « Gardiens du pays » ), M. Machnouk a affirmé qu'il campe sur sa position et qu'il avait déjà envoyé une note au secrétariat général du Conseil des ministres dans ce sens. Il a expliqué dans ce cadre que tous les rapports sécuritaires ont mis l'accent sur le danger que représente cette formation qui « provoque les gens à une période où nous avons besoin de calme ».