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Moyen Orient et Monde - Controverse

Le gouvernement français veut œuvrer à un islam « ancré dans la République »

Les villes qui continuent d'interdire le burkini assignées en justice.

Le ministre français de l’Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, lors de sa conférence de presse, hier. Matthieu Alexandre/AFP

Le gouvernement français a ouvert hier des discussions sur l'islam de France en espérant mieux « ancrer dans les valeurs de la République » la deuxième religion du pays, au cœur de débats fiévreux dans un pays ciblé par les jihadistes.
La controverse politique née de l'interdiction sur certaines plages françaises du burkini, une tenue de bain islamique qui a enflammé les esprits cet été y compris à l'étranger, est loin d'être retombée.
Mais les responsables musulmans espèrent que ces consultations, menées sous la houlette du ministre de l'Intérieur et des Cultes Bernard Cazeneuve, permettront d'apaiser les débats.
« Cet épisode positif va mettre fin à la séquence nauséabonde du burkini », veut croire Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), la principale instance représentative des quelque quatre millions de musulmans. D'autres incidents récents ont souligné les tensions liées à l'islam, tel le refus d'un restaurateur de la banlieue parisienne de servir samedi deux femmes voilées.
Pour Bernard Cazeneuve, « l'objectif est de faire émerger de manière volontariste, dans le respect de la laïcité, dans le dialogue et le respect mutuel, un islam de France ancré dans les valeurs de la République ».
Fil rouge de cette journée : une série de réunions avec des responsables cultuels, personnalités de la société civile et parlementaires pour mettre sur pied la future « fondation pour l'islam de France ». Cette structure est en gestation depuis des mois, mais sa préparation a été accélérée après l'attentat de Nice le 14 juillet (86 morts) et l'assassinat d'un prêtre près de Rouen par des jihadistes le 26 juillet.
Objectif de cette fondation laïque et de l'association cultuelle qui lui sera adossée : lever des financements français, alors que ceux venant de l'étranger sont jugés peu transparents.

Chevènement
L'ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement, 77 ans, farouche défenseur de la laïcité, va en prendre la présidence. Mais le choix d'un non-musulman a suscité de l'incompréhension dans les rangs de la deuxième confession de France et la classe politique.
« Je pense que, comme ancien ministre de l'Intérieur moi-même, je ne pouvais pas refuser de contribuer à cette œuvre d'intérêt public », a expliqué à l'AFP l'intéressé, qui avait lancé en 1999 une « consultation des musulmans de France » ayant abouti, quatre ans plus tard, à la création du CFCM. Quatre autres « personnalités qualifiées », toutes de confession ou de culture musulmane, siégeront à ses côtés au conseil d'administration de la fondation, notamment l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun et le recteur de la grande mosquée de Lyon (centre-Est) Kamel Kabtane.
En raison de la stricte séparation entre l'État et les cultes dans le pays, conformément à une loi datant de 1905, la « Fondation pour l'islam de France » ne traitera que de questions profanes : éducation, recherche, formation civique...
Le volet religieux de la recherche de financements (formation théologique des imams, construction de mosquées...) sera entre les mains d'une association cultuelle administrée par des représentants musulmans, et dans laquelle l'État ne sera pas partie prenante.
Les financements étrangers étant exclus, elle pourrait notamment être financée par « une contribution – volontaire et négociée – des acteurs de la filière halal, ainsi que les dons des fidèles », a précisé Bernard Cazeneuve.
Pour Anouar Kbibech, « donner aux institutions musulmanes des moyens financiers va contribuer à renforcer leur rôle dans la prévention de la radicalisation, en particulier via l'habilitation des imams ».
Enfin, quatre villes françaises qui continuent d'interdire le burkini sur leurs plages, alors que cette tenue a été jugée légale, comparaîtront mardi et mercredi devant la justice, a indiqué hier à l'AFP une source judiciaire. Le comité contre l'islamophobie (CCIF) a assigné en justice les villes de Nice, de Roquebrune-Cap-Martin, de Menton et de Fréjus (Sud-Est) pour obtenir la suspension de leurs arrêtés antiburkini, a déclaré l'avocat de l'association Me Sefen Guez Guez.

(Source : AFP)

Le gouvernement français a ouvert hier des discussions sur l'islam de France en espérant mieux « ancrer dans les valeurs de la République » la deuxième religion du pays, au cœur de débats fiévreux dans un pays ciblé par les jihadistes.La controverse politique née de l'interdiction sur certaines plages françaises du burkini, une tenue de bain islamique qui a enflammé les...

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