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Liban - Meurtre raciste

La famille Jabara à « L’OLJ » : Le système nous a laissés tomber

Les proches du Libano-Américain tué par son voisin dans l'État de l'Oklahoma dénonce ce qu'ils considèrent comme des ratés de la part de la justice américaine.

Khalid Jabara. Photo tirée de la page Facebook de sa sœur, Victoria Jabara Williams

Onze jours après le meurtre à caractère raciste de l'Américain d'origine libanaise Khalid Jabara, 37 ans, tué à bout portant par son voisin Vernon Majors à Tulsa, dans l'État de l'Oklahoma, la famille du défunt sort de son silence. Plusieurs de ses membres, interrogés par mail par L'Orient-Le Jour, crient leur colère, principalement contre la justice américaine.
« La mort de notre frère aurait pu être évitée et il était prévisible que Vernon Majors s'en prenne à nouveau à notre famille », déplore Rami Jabara, le frère de la victime.
En septembre dernier, la mère de Khalid, Haïfa, qui faisait son jogging dans le quartier, avait échappé de peu à la mort, renversée par Vernon Majors, 61 ans, qui avait pris la fuite. Arrêté par la police, il avait reconnu son crime et été incarcéré. Il avait toutefois été libéré sous caution le 25 mai dernier, et avait pu rejoindre son domicile, jouxtant celui de la famille Jabara, originaire de Marjeyoun et installée à Tulsa depuis 1983.
« Vernon Majors avait déjà violé les ordonnances de protection par le passé et avait un passif en matière de violences contre notre famille. Il n'aurait jamais dû être libéré de prison dans l'attente de son procès pour l'attaque de notre mère », s'insurge Rami Jabara.

Aversion ouverte
Vernon Majors n'a, en effet, jamais caché son aversion pour les Jabara. Après l'attaque contre Haïfa, le voisin avait traité les membres de la famille de « sales Libanais » devant les policiers. Majors proférait aisément des insultes racistes. « Il a été verbalement agressif envers ma belle-famille, mais aussi envers les autres voisins, traitant les uns de "sales Mexicains" et les autres de "nègres" », raconte Jenna Jabara, la belle-sœur de Khalid.
Le jour de sa mort, le 12 août, Khalid Jabara avait appris que son voisin était armé, a raconté sa sœur, Victoria, sur sa page Facebook. « La police, appelée par la famille, est venue mais lui a fait savoir qu'elle ne pouvait rien faire », a-t-elle ajouté. Quelques minutes plus tard, le drame avait lieu. Au moment de son arrestation, Vernon Majors était pieds nus, un paquet de six bières à la main.

Un enfer
De la justice, Rami Jabara n'attend désormais qu'une seule chose. « Nous voulons que toutes les mesures permises par la loi soient prises à l'encontre de Vernon Majors. Aucune autre famille ne doit vivre l'enfer que nous avons vécu. Nous avons tout fait pour que notre famille soit en sécurité, mais le système nous a laissés tomber », déplore-t-il.
Compte tenu des antécédents du meurtrier présumé avec elle, la famille Jabara estime que le meurtre de Khalid ne peut être considéré comme le signe d'une montée des tensions communautaires aux États-Unis. « Ce genre d'attaques est préoccupant quel que soit le contexte. Cela dit, elles deviennent profondément dérangeantes au vu de l'atmosphère qui règne dans le pays et l'augmentation du nombre de crimes haineux », ont néanmoins dénoncé les Jabara dans un communiqué publié quelques heures après le drame.
La famille se relève doucement, notamment grâce au soutien des habitants de Tulsa. « La communauté locale a été d'un grand soutien. Ses membres se sont réunis pour créer un fonds de soutien pour nous aider. Nous sommes vraiment reconnaissants pour l'amour et le soutien que nous avons reçus à travers le pays », explique Jenna. Plusieurs veillées de prière ont été organisées ces derniers jours dans le quartier où habitent les Jabara.

Onze jours après le meurtre à caractère raciste de l'Américain d'origine libanaise Khalid Jabara, 37 ans, tué à bout portant par son voisin Vernon Majors à Tulsa, dans l'État de l'Oklahoma, la famille du défunt sort de son silence. Plusieurs de ses membres, interrogés par mail par L'Orient-Le Jour, crient leur colère, principalement contre la justice américaine.« La mort...

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