Le procureur général près la cour de cassation, Samir Hammoud, s'est pourvu lundi en cassation contre le jugement de la cour criminelle de Beyrouth dans le cadre de l'affaire Manal Assi, tuée sous les coups de son mari, Mohammad Nhaïly, en février 2014, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Le 14 juillet dernier, la juge Hélène Iskandar, présidente de la cour criminelle, avait rendu son verdict en se référant à l'article 252 du code pénal qui permet au coupable de bénéficier de "circonstances atténuantes" s'il a commis son crime "sous le coup d'une violente colère due à un acte injuste et dangereux de la victime", en l'occurrence l'infidélité de sa femme découverte le jour du crime. Ainsi, la peine du meurtrier a été réduite à cinq ans de prison. En comptant la durée de sa détention depuis février 2014, il retrouvera sa liberté dans moins de deux ans.
Le juge Hammoud, se basant sur l'alinéa b de l'article 196 du code pénal, a estimé qu'il y avait un vice de fond dans l'application de l'article 252, la cour criminelle ayant selon lui "mal interprété et mal appliqué" l'article en question. Le procureur a ainsi requis "la peine la plus sévère" à l'encontre de Mohammad Nhaïly, se référant à l’article 549 alinéa 4 et l'article 189 du code pénal, et a demandé à la cour de cassation d'accepter son pourvoi au niveau de la forme.
Manal Assi a été tuée en février 2014 à l'âge de 33 ans. Son mari aurait reçu un appel téléphonique le matin des faits lui rapportant l'infidélité de son épouse. Il avait toutefois pris le temps d'achever son travail avant de rentrer chez lui et commettre son crime. Mohammad Nhaïly avait roué de coups Manal Assi, parce qu'elle s'était opposée à son troisième mariage, avait alors confié à L'Orient-Le Jour une parente de la victime, qui avait précisé que ce n'était pas la première fois qu'il la battait.
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