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Liban - Environnement

L’opposition à la cimenterie de Pierre Fattouche à Aïn Dara se durcit... et se politise

Une vue du meeting à Aïn Dara, hier.

Le projet de cimenterie de Pierre Fattouche, à Aïn Dara, gagne en impopularité, mais menace de se politiser. Les représentants de pratiquement tout le caza de Aley réunis hier au village, en présence du ministre Akram Chehayeb, des députés Henri Hélou et Fady Habre, ont exprimé leur refus catégorique de voir un projet industriel, extrêmement polluant par ses fumées et ses poussières industrielles, s'établir au voisinage du village, dans un environnement comprenant la cédraie protégée du Chouf, des sources dont celle du Barouk et de Safa, sans compter les vents dominants soufflant dans la région et, surtout, l'impact-santé sur l'environnement humain.
Des voix se sont élevées toutefois pour mettre en garde contre la politisation de l'opposition à la cimenterie et la perte de son cachet citoyen. Le caractère unanime de l'opposition et la présence sur place d'un représentant du CPL, Paul Menhem, hostile au projet, devraient atténuer ces appréhensions et empêcher au moins que le confessionnalisme ne la mine. Pour beaucoup, la politisation de la campagne est quand même le prix à payer pour faire échouer le projet d'installation de « la cimenterie de la mort ».
Intervenant en premier au cours du meeting, Fouad Haydamous, président du conseil municipal de Aïn Dara, a contesté la légalité du permis obtenu par Pierre Fattouche durant le « temps mort » marquant le passage des pouvoirs entre l'ancien et le nouveau conseil municipal, qui lui est hostile. Selon des sources du village, M. Fattouche aurait soudoyé certains des membres de l'ancien conseil municipal pour obtenir le permis, mais cette information n'a pas pu être vérifiée.
Le président du conseil municipal de Aïn Dara a par ailleurs dénoncé le « harcèlement juridique » auquel a eu recours M. Fattouche, en multipliant les plaintes, dans le cadre des mesures d'intimidations qu'il développe contre la population récalcitrante.
M. Haydamous a enfin dénoncé le grand nombre « de gardiens engagés au service de M. Fattouche » et s'est interrogé si cette milice privée répondait à des besoins de gardiennage ou si elle n'est pas là plutôt « pour imposer par la force ce qui est illégal (...) malgré la volonté expresse des habitants de Aïn Dara et des villages environnants ».
« Nous sommes tous là pour contrecarrer le projet de cimenterie », a annoncé d'emblée le député Akram Chehayeb, qui s'est félicité de la présence sur place des représentants municipaux du village de Kab Élias, le versant-est du col de Dahr el-Baïdar, en vis-à-vis de Aïn Dara.
La solidarité des habitants de Kab Élias et la présence au meeting du P. Chucrallah Chehwan ont désamorcé les accusations de M. Fattouche qui veut faire croire que l'opposition à la cimenterie est le signe d'une discrimination contre « les communautés chrétiennes ».

Le projet de cimenterie de Pierre Fattouche, à Aïn Dara, gagne en impopularité, mais menace de se politiser. Les représentants de pratiquement tout le caza de Aley réunis hier au village, en présence du ministre Akram Chehayeb, des députés Henri Hélou et Fady Habre, ont exprimé leur refus catégorique de voir un projet industriel, extrêmement polluant par ses fumées et ses...

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