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Moyen Orient et Monde - USA

Chez les partisans de Trump, une mentalité d’assiégés

Malgré ses derniers dérapages, le milliardaire est considéré comme une victime des médias.

Donald Trump durant sa campagne électorale à Charlotte, en Caroline du Nord, États-Unis, le 18 août 2016. Jeudi soir, Donald Trump a affirmé regretter certaines paroles blessantes. Photo Carlo Allegri/Reuters

Des problèmes, quels problèmes ? Chez les partisans de Donald Trump, on met la mauvaise passe du candidat républicain à la Maison-Blanche sur le compte des médias, des instituts de sondage et de l'establishment politique. Pour eux, la campagne se résume à une formule : « Tous contre un. » Aucun sondage réalisé depuis fin juillet aux États-Unis n'a placé Donald Trump en tête des intentions de vote, selon le site Real Clear Politics. En moyenne, Hillary Clinton a six points d'avance, une marge très importante à moins de trois mois du scrutin.

Mais... « je n'y crois pas du tout, car tous les gens que je connais disent qu'ils vont voter pour Trump », dit Peggy Overman, 58 ans, rencontrée jeudi dans la file d'attente du meeting du républicain au centre de conférences de Charlotte, en Caroline du Nord, le premier depuis le remaniement de son équipe mercredi. Peggy, patronne d'une petite franchise de restaurants, pense que de nombreux électeurs n'osent pas dire aux sondeurs qu'ils penchent pour Trump, par crainte d'être traités « d'ignorants ou de racistes ».

Comme elle, la douzaine de partisans du milliardaire interrogés jeudi par l'AFP pariaient sur une réserve de voix inattendue lors du scrutin de novembre, assurant la victoire à Donald Trump. Bien que les instituts aient correctement placé tout au long des primaires Donald Trump en tête des candidats républicains, ils croient désormais que les sondeurs manipulent désormais les résultats afin de doper les chances de Hillary Clinton. « La seule explication, selon moi, est qu'ils ne disent pas la vérité », dit Cheryl Hughes, joviale auto-entrepreneuse de 55 ans dans le secteur de l'information, qui ajoute en guise de preuve : « Regardez la taille de ses foules. Chez Hillary Clinton il n'y a parfois que 60 personnes et lui en a des milliers. »

 

(Lire aussi : Démission de Paul Manafort, l'ex homme fort de la campagne Trump)

 

« Médias biaisés »
L'establishment républicain et les chefs du parti qui ont traîné pour apporter leur soutien à Donald Trump comptent aussi parmi les coupables, dit Michael Scholz, cadre commercial de 36 ans. Mais ce sont les grands médias traditionnels, journaux et chaînes de télévision, qui recueillent le mépris général des partisans de l'homme d'affaires.

Ils concèdent que Donald Trump dérape parfois, mais estiment que les médias gonflent artificiellement toute polémique. Les journalistes « tronquent » les discours de Donald Trump pour ne garder que des morceaux de phrases controversés, insiste Cheryl Hughes. Elle-même préfère s'informer auprès des médias préférés des républicains, à commencer par Fox News, mais aussi via l'écosystème de sites et pages Facebook de la sphère conservatrice, où le nom de Hillary Clinton est systématiquement associé aux termes de « menteuse » ou « crapule ». « C'est vrai qu'il n'est pas toujours politiquement correct, mais ses idées sont les bonnes », ajoute Dan Wallace, arrivé vers 11h30 pour un meeting prévu à 19h30. Face aux enjeux, l'homme excuse les approximations du novice de la politique. « C'est nouveau pour lui, mais il est suffisamment intelligent pour savoir qui embaucher », dit cet ancien livreur de 62 ans.

Si tous admirent l'insolence « politiquement incorrecte » du milliardaire, certains l'appelaient tout de même à adapter son discours à cet environnement jugé impartial. « J'aimerais bien qu'il arrête de se laisser détourner de son but et qu'il parle de son programme, qui est en fait très bon », dit Mark Gonzales, 40 ans, patron d'une entreprise de jardinage. « Il se laisse piéger par Hillary. »

 

(Vidéo : Les rétropédalages de Trump)

 

Ce sentiment de lutter à armes inégales contre un « système » biaisé se trouvait au cœur du message de Donald Trump, jeudi soir. « Les médias de l'establishment, a-t-il déclaré, sortent mes mots de leur contexte et passent une semaine à disséquer chaque syllabe en prétendant découvrir un sens caché. » « Les gens qui ont truqué le système promeuvent leur propre interprétation, au lieu de représenter la voix du peuple », a-t-il ajouté.

Exauçant le vœu de Mark Gonzales, Donald Trump s'en est tenu ce soir-là au texte qui défilait sur son prompteur, affirmant même regretter d'avoir pu prononcer des paroles blessantes dans le passé. Un discours plus discipliné qu'à l'ordinaire... en attendant une éventuelle remontée dans les sondages.

 

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Des problèmes, quels problèmes ? Chez les partisans de Donald Trump, on met la mauvaise passe du candidat républicain à la Maison-Blanche sur le compte des médias, des instituts de sondage et de l'establishment politique. Pour eux, la campagne se résume à une formule : « Tous contre un. » Aucun sondage réalisé depuis fin juillet aux États-Unis n'a placé Donald Trump en tête des...
commentaires (2)

LORSQU,ON VEND DES KAKAHUETTES ON FINIT PAR CEUX DES CHOUETTES...

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

11 h 49, le 21 août 2016

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Commentaires (2)

  • LORSQU,ON VEND DES KAKAHUETTES ON FINIT PAR CEUX DES CHOUETTES...

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    11 h 49, le 21 août 2016

  • “Le difficile n’est pas de monter, mais en montant de rester soi.” Jules Michelet De Jules Michelet / Le Peuple

    FAKHOURI

    09 h 20, le 21 août 2016

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