Syrie: les marchés des secteurs rebelles d'Alep de nouveau animés

Pour la première fois depuis près d'un mois, les marchés des quartiers sous contrôle des rebelles dans la ville syrienne d'Alep ont retrouvé leur animation, offrant légumes, poulets et cigarettes.

Les étals des marchés et les magasins de ces quartiers étaient boudés depuis mi-juillet à cause du siège imposé par les forces du régime à ces secteurs situés dans l'est de la ville, provoquant une flambée des prix et des pénuries. Les rebelles ont réussi ce week-end à briser le siège au sud de la ville permettant l'entrée dans les secteurs insurgés de camions portant de la nourriture et du carburant.

Des clients incrédules se sont précipités mercredi sur les marchés de légumes, et s'empressaient de faire leurs courses de peur d'un nouveau siège ou d'une nouvelle flambée des prix.
Un paquet de cigarettes, qui coûtait 1.500 livres syriennes (2,68 euros) quand Alep était encerclé, a chuté à 300 livres (0,52 euros) mercredi.

Les commerces et restaurants qui avaient fermé faute de marchandises ont rouvert.
"Ce matin, plusieurs camions transportant des légumes et d'autres produits sont venus dans mon quartier", a déclaré à l'AFP Abou Omar, 38 ans, dans le secteur d'al-Soukkari.
"Les étals étaient pleins de tout un tas de choses que je n'avais pas vues depuis un mois. J'ai acheté des pommes de terre, des tomates et du poulet", poursuit-il
"Ce soir, je demanderai à mon épouse de me faire du poulet grillé avec des pommes de terre", dit-il le sourire aux lèvres.
Fruits et légumes étaient réapparus dès ce week-end, mais selon les habitants la journée de mercredi était celle où ils ont vu le plus de produits.

Les combats entre les forces du régime et les insurgés se sont intensifiés ces dernières semaines, les deux camps envoyant des renforts pour la bataille d'Alep, dont l'issue devrait constituer un tournant dans la guerre.
La Russie, principale alliée du président syrien Bachar el-Assad, a annoncé mercredi une pause dans les combats de trois heures quotidiennes à partir de jeudi pour permettre aux convois humanitaires d'entrer dans Alep. Mais une telle trêve ne sera pas suffisante pour aider tous ceux qui en ont besoin, a prévenu le patron des opérations humanitaires de l'Onu Stephen O'Brien.
"Pour réussir à aider tout le monde, vous avez besoin de deux voies de circulation et il faut environ 48 heures pour qu'un nombre suffisant de camions puissent entrer" dans la ville, a-t-il dit.