Samir Geagea a reçu hier l’ancien député Assaad Harmouche à la tête d’une délégation du bureau politique de la Jamaa islamiya. Photo Ani
Il n'y a pas encore d'État au Liban, mais un projet d'État, a lucidement admis hier le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, au cours d'une rencontre avec les membres du bureau syndical de son parti, dont l'un des membres, Ibrahim Kassouf, vient d'être élu président du syndicat des experts du code de la route. Dissertant sur ce thème, le chef des FL s'est toutefois félicité que les forces armées et les services de sécurité au Liban « accomplissent leur devoir comme il faut ».
Il a en outre souhaité le développement de véritables partis politiques au Liban, jugeant qu'ils sont « l'ossature de toute vie politique véritable partout dans le monde ». « On ne peut plus continuer à faire de la politique comme au XIXe siècle, a jugé M. Geagea, ni confondre politique et relations sociales. De nos jours, il faut qu'un parti soit représenté par un bloc parlementaire pour pouvoir peser sur la vie politique et faire passer des lois. »
Au sujet des « package deals » que certains proposent pour sortir le Liban de sa crise, M. Geagea a jugé : « Ils nous éloignent plutôt qu'ils ne nous rapprochent d'un règlement. »
« Que celui qui veut sérieusement un président se rende au Parlement et en élise un », a-t-il sobrement jugé. « Les propositions de règlements globaux » soulèvent, que l'on soit de bonne ou de mauvaise foi, des problèmes extrêmement complexes hors de leur cadre naturel et dans des circonstances totalement inappropriées », a-t-il dit.
Par ailleurs, M. Geagea a reçu hier l'ancien député Assaad Harmouche à la tête d'une délégation du bureau politique de la Jamaa islamiya. S'exprimant à sa sortie de Meerab, M. Harmouche a plaidé pour le respect des échéances constitutionnelles et l'élection d'un président de la République dont l'absence, selon lui, est « une manière d'absenter le Liban-message et de faire du tort à ce qui dépasse la présidence ». M. Harmouche s'est par ailleurs plaint « de certaines tentatives hypocrites de diaboliser la scène sunnite et de la présenter sous les apparences de l'extrémisme et de la violence ». « Nous considérons, pour notre part, que l'entente islamo-chrétienne est la première garantie de l'existence d'un Liban fort, juste et équilibré », a-t-il proposé.
M. Harmouche, qui s'était rendu la semaine dernière à Rabieh, a considéré que l'engagement du Hezbollah en Syrie « est l'une des causes de la discorde (...) sans compter qu'elle entraîne nombre de nos meilleurs jeunes dans une bataille sans horizons, aux résultats incertains, et desservant le Liban et ses priorités ».
Par ailleurs, M. Harmouche a jugé qu'il est du droit des FL et du CPL de s'entendre, « tout comme il existe aussi un tandem chiite et un tandem druze établis tacitement ». Il a également appelé de ses vœux « une entente islamique ».
C'est certains artistes démodés et/où ternis qui doivent dire n'importe quoi juste pour que l'on se rappelle qu'ils existent encore.
19 h 54, le 10 août 2016