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À La Une - turquie

Erdogan menace de ne pas appliquer sa part de l'accord avec l'UE

"L'Union européenne ne se comporte pas de façon sincère avec la Turquie", accuse le président turc.

Le présiden turc Recep Tayyip Erdogan menace de ne plus réadmettre de migrants en Turquie dans le cadre de l'accord destiné à freiner leur afflux sur le territoire de l'Union européenne. Photo AFP / OZAN KOSE

Recep Tayyip Erdogan menace de ne plus réadmettre de migrants en Turquie dans le cadre de l'accord destiné à freiner leur afflux sur le territoire de l'Union européenne, à qui il reproche dans une interview au Monde de ne pas appliquer sa part du compromis conclu en mars.

De manière générale, le président turc déplore dans cet entretien publié lundi l'attitude des pays occidentaux, qui se sont montrés selon lui beaucoup trop mesurés dans leur critiques du coup d'Etat manqué du 15 juillet.

Depuis trois semaines, les réactions à cette tentative de putsch et la reprise en main vigoureuse de l'appareil d'Etat par le pouvoir turc ont jeté un froid dans les relations entre l'UE et la Turquie, sur lesquelles repose la mise en oeuvre de l'accord sur les réfugiés.

Ankara a jusqu'ici appliqué les termes de cet arrangement, qui consiste pour la Turquie à empêcher les candidats à l'exil de gagner les rives de la Grèce et à réadmettre ceux qui y seraient parvenus en échange d'une aide financière et de la promesse d'un assouplissement du régime des visas pour les Turcs voyageant dans l'UE.

"L'accord de réadmission et l'exemption de visas devaient entrer en vigueur simultanément le 1er juin. Nous sommes aujourd'hui en août et il n'y a toujours pas d'exemption de visas", regrette Recep Tayyip Erdogan dans Le Monde. "Si nos demandes ne sont pas satisfaites, les réadmissions ne seront plus possibles", ajoute-t-il.

 

(Lire aussi : Manifestation géante à Istanbul : une démonstration de force pour Erdogan)

 

"Inacceptable"

"L'Union européenne ne se comporte pas de façon sincère avec la Turquie. Nous accueillons actuellement trois millions de réfugiés alors que la seule préoccupation de l'UE est qu'ils n'arrivent pas sur son territoire", dit encore Erdogan.

Fin juillet, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait dit redouter un enterrement de l'accord et une nouvelle vague migratoire vers les côtes européennes.

Après la tentative de soulèvement d'une partie de l'armée, les pays occidentaux ont condamné le putsch et apporté leur soutien au gouvernement en place, mais ont par la suite émis des critiques concernant les vastes purges au sein des institutions.

"Quand M. Poutine m'a appelé pour me présenter ses condoléances, il ne m'a pas critiqué sur le nombre de militaires ou de fonctionnaires limogés. Alors que tous les Européens m'ont demandé : pourquoi tant de militaires sont en détention, pourquoi tant de fonctionnaires ont été démis ?", déclare Recep Tayyip Erdogan.

"Au lieu de faire preuve d'empathie, les dirigeants occidentaux ont eu la réaction opposée. Cela nous attriste, c'est inacceptable", poursuit le président, qui dresse un parallèle avec la grande manifestation organisée à Paris après les attentats de janvier 2015.

"Le monde entier avait réagi à l'attaque contre Charlie Hebdo. Notre premier ministre s'était joint à la marche dans les rues de Paris. J'aurais souhaité que les leaders du monde occidental réagissent également à ce qui s'est passé en Turquie", dit-il.

"Les Occidentaux ne devraient pas se soucier du nombre de personnes arrêtées ou limogées. Un Etat a le droit de recruter et de licencier les fonctionnaires qu'il souhaite, la Turquie n'a jamais posé ce type de question à ses partenaires occidentaux", se justifie le président turc.

Plus de 60.000 militaires, magistrats, fonctionnaires et enseignants ont été arrêtés, limogés ou suspendus en Turquie depuis la nuit du 15 au 16 juillet.

Dans ce contexte, le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus, a annoncé lundi qu'au total 216 soldats, dont neuf généraux, sont toujours en fuite et recherchés par les autorités. "186 membres des forces armées et 30 personnels de la gendarmerie sont en fuite. Parmi eux se trouvent neuf généraux", a-t-il dit au terme d'un conseil des ministres.

M. Kurtulmus a par ailleurs indiqué que 10 ressortissants étrangers avaient fait l'objet de procédures judiciaires après le putsch avorté, dont neuf qui sont soupçonnés d'avoir des liens avec FETO (acronyme forgé par Ankara pour le réseau güleniste)
"Quatre d'entre eux ont été inculpés, l'un a été libéré, un autre est en fuite et trois autres sont toujours en détention", a-t-il dit, sans préciser leur nationalité.

D'autre part, les trois millions de fonctionnaires qui avaient été rappelés à regagner leur poste après le 15 juillet pourront repartir en congé annuel, a ajouté M. Kurtulmus.

 

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commentaires (3)

LE CHEPTEL SUIT ET BELE...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 11, le 09 août 2016

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Commentaires (3)

  • LE CHEPTEL SUIT ET BELE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 11, le 09 août 2016

  • rien nada ... les moutons moumana3site nous prouve vraiment qu'ils n'ont aucune vision des suiveurs comme des autruches .. ils traitaient de tous les noms erdo ... maintenant il est devenue frequentable hahaha !!

    Bery tus

    00 h 10, le 09 août 2016

  • Dis moi qui tu fréquentes je te dirai qui tu es. Les européens se rendent compte de qui les servait au M.O en la personne de erdo, bientôt ils se rendront compte de l'autre parie qui les sert en ce moment. Erdo fait le coup de feu avec les européens et le coup de foudre avec Poutine. D'autres suivront dans la région face à la fourberie de l'occident.

    FRIK-A-FRAK

    21 h 09, le 08 août 2016

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