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À La Une - syrie

La disette frappe les civils de Homs

Une voiture piégée fait au moins 40 morts dans la région de Damas.

Une victime de la voiture piégée est transportée d’urgence à l’hôpital. HO/SANA/AFP

Après les appels internationaux la semaine dernière en faveur des civils bloqués à Mouadamiyat al-Cham, une ville rebelle assiégée par le régime près de Damas, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et des militants ont lancé hier un nouveau cri d’alarme pour ceux des quartiers rebelles du centre de Homs assiégés depuis plus de 500 jours. « Environ 3 000 civils, dont 500 sont âgés de plus de 70 ans, ne se nourrissent que des faibles stocks qui restent dans les quartiers assiégés de Homs », a expliqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane ajoutant qu’ « ils mangent à peine assez pour survivre ».
L’OSDH a ainsi relancé hier un appel aux organisations humanitaires pour qu’elles évacuent les civils des zones assiégées « et leur fournissent des garanties de pouvoir quitter les lieux libres, sans risque d’être arrêtés » par l’armée loyale au régime syrien. Des militants des quartiers assiégés de Homs ont à maintes reprises appelé à l’aide le Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Bien que le CICR ait plusieurs fois tenté d’entrer dans les zones assiégées, les restrictions imposées par le gouvernement et les divisions entre groupes rebelles ont empêché toute arrivée de l’aide dans ces zones.

 

Plus au nord encore, Médecins sans frontières a évoqué l’ « exode massif » d’environ 130 000 personnes de la ville de Sfira, dans la province d’Alep, après plus de deux semaines de combats et de bombardements ayant fait, selon l’ONG, 76 morts et 450 blessés en cinq jours.

 

(Lire aussi: Dans la campagne bavaroise, des experts en armes chimiques se préparent au pire de la Syrie)


C’est dans ce cadre-là que la patronne des opérations humanitaires de l’ONU, Valérie Amos, a appelé hier le Conseil de sécurité à faire pression de manière constante sur le gouvernement syrien et les groupes rebelles pour qu’ils laissent passer l’aide humanitaire nécessaire dans de nombreuses régions.
Mme Amos a souligné que l’ONU n’avait pas pu accéder depuis plus d’un an à 2,5 millions de civils prisonniers dans les zones en Syrie où les combats les plus violents font rage. Elle a ajouté qu’outre les plus de 110 000 morts dus à la guerre, des maladies graves comme la polio se répandent rapidement et le cancer ou le diabète font de nombreuses victimes faute de médicaments.

La voiture qui tue
Parallèlement, sur le terrain, une voiture piégée a explosé hier près d’une mosquée à Souq Wadi Barada, à 40 km au nord-ouest de Damas, au moment de la grande prière du vendredi, à indiqué l’OSDH, selon qui l’attentat aurait fait au moins 40 morts, dont sept enfants, et des dizaines de blessés. Cette ville est sous le contrôle des rebelles, mais les troupes fidèles au régime de Bachar el-Assad sont positionnées juste à l’extérieur, a précisé l’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales à travers la Syrie. Selon l’agence officielle SANA, la voiture a explosé alors que « les terroristes », terme utilisé par le régime pour désigner l’opposition et les rebelles, étaient en train de la piéger. « Des terroristes et des civils ont été tués. Deux corps sont arrivés à l’hôpital Mouassat, dont un enfant de 7 ans. Il y aussi 30 blessés, dont la majorité grièvement. »
Toujours dans la région de Damas, au moins 24 rebelles, dont des étrangers, ont été tués dans une embuscade des forces du régime près d’Otaibé, à 30 km à l’est de la capitale, a annoncé l’OSDH. L’agence SANA a pour sa part fait état de la mort de 40 « terroristes ».
À Deraa, dans le sud de la Syrie, 23 autres rebelles ont été tués : 19 dans un assaut contre une base de l’armée, et quatre dans l’attaque d’un poste de contrôle loyaliste, a rapporté l’Observatoire.


Par ailleurs, la télévision publique syrienne a annoncé hier en fin de soirée la mort du chef du front el-Nosra, Abou Mohammed al-Joulani, un jihadiste qui avait fait allégeance à el-Qaëda, mais l’agence officielle SANA a par la suite rapidement retiré son alerte sur cette information.

 « Mettre fin au bain de sang »
Alors que la guerre fait rage entre forces loyalistes et insurgés, le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), principale formation rebelle, et d’autres combattants antirégime ont rencontré en Turquie le médiateur international Lakhdar Brahimi. Le chef de l’ASL, le « général Sélim Idriss, a réaffirmé que nous cherchions tous une solution et à mettre fin au bain de sang. », a déclaré Louaï Moqdad, un porte-parole de l’ASL.
M. Brahimi, qui tente d’organiser une conférence de paix fin novembre à Genève, a ainsi rencontré plusieurs chefs rebelles, avant de se rendre hier à Doha où il a eu un entretien « fructueux » avec l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani.

 

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À Damas, les experts chargés de superviser le démantèlement de l’arsenal chimique syrien ont désormais visité 19 des 23 sites signalés par les autorités, a annoncé l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). L’organisation avait dit s’attendre à recevoir avec quelques jours d’avance le programme de ce démantèlement que Damas devait remettre avant dimanche, mais ne semblait hier pas enclin à communiquer sur le sujet dans l’immédiat.
La Norvège, sollicitée par les États-Unis en vue de détruire une partie de l’arsenal chimique syrien sur son sol, a pour sa part annoncé hier qu’elle ne pourrait accéder à cette requête, jugeant le calendrier trop serré. Le pays scandinave contribuera néanmoins au démantèlement de l’arsenal chimique en fournissant du personnel, des inspecteurs ou une aide économique, a précisé le ministre des Affaires étrangères, Boerge Brende.

 

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Commentaire

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