Manifestation d'enseignants palestiniens contre le gel des embauches et des salaires

Des enseignants palestiniens ont organisé vendredi des rassemblements devant le siège de l'UNRWA, à Beyrouth, et dans le camp de réfugiés de Ain el-Heloué à Saïda (Liban-Sud) pour protester contre le gel des emplois et demander le paiement de leur salaire.

L'UNRWA a prévenu qu'elle serait dans l'incapacité de payer les salaires des employés pour les mois de novembre et décembre, par manque de fonds. Elle a également gelé les embauches et réduit les salaires. L'agence, qui fournit éducation, santé et autres services pour six millions de réfugiés palestiniens, a besoin de 70 millions de dollars pour pouvoir payer ses 28.000 employés, dont 3.000 au Liban. En 2018, Washington, jusqu'alors principal donateur, a mis fin à son aide financière annuelle de 300 millions de dollars, estimant que l'agence avait fait son temps, 70 ans après le conflit israélo-arabe. Une baisse de fonds dont l'agence ne s'est pas remise.

"Des enseignants et des employés de l'UNRWA, en sus d'étudiants, de comités et d'organisations de résidents dans les camps (palestiniens) se sont rassemblés devant le siège de l'agence à Beyrouth", a affirmé vendredi l'Union des enseignants palestiniens dans un communiqué.

Le porte-parole des étudiants palestiniens de l'UNRWA, Adnan Abou Khamis, a tenu l'UNRWA responsable du report de l'année scolaire en cours et a appelé l'agence à étendre ses services dans ses zones d'opérations en raison de l'augmentation du nombre de réfugiés. Pour sa part, Mahmoud al-Hanafi, s'exprimant au nom de l'Institut palestinien des droits de l'homme, a mis en garde contre les conséquences désastreuses que ces décisions pourraient avoir sur la sécurité sociale dans les camps.

Les personnes présentes ont indiqué leur détermination à poursuivre leur mobilisation pour obtenir gain de cause. "La réduction des services et la ponction de la moitié du salaire des professeurs ne profitent pas au peuple palestinien. Nous mènerons d'autres actions de protestation", a déclaré un membre du comité populaire du camp d'Ain el-Heloué, Adnan al-Rifai, selon des propos rapportés par notre correspondant au Liban-sud, Mountasser Abdallah. "Nous ne nous reposerons pas tant que tous nos droits n'auront pas été assurés. Nous continuerons d'exiger des actions à un rythme croissant, et il y aura une large manifestation mardi prochain sur base d'une décision de ces groupes d'enseignants au Liban, en Jordanie, en Syrie, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza", a conclu l'Union.