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À La Une - Contrats d'armement

Affaire Karachi : un Libano-espagnol, ex-associé de Takieddine, retrouvé et entendu en Suisse

Abdulrahmane el-Assir est visé par un mandat d'arrêt français depuis novembre 2011.

Ziad Takieddine. Photo AFP

Un homme-clé de l'affaire Karachi dont la trace avait été perdue, Abdulrahmane el-Assir, l'ex-associé de l'homme d'affaires Ziad Takieddine, a été retrouvé récemment en Suisse où il a été entendu par les enquêteurs suisses.

 

M. el-Assir, 72 ans, visé par un mandat d'arrêt français depuis novembre 2011, a été entendu le 30 mai en Suisse mais n'a pas été placé en détention, a-t-on indiqué lundi de sources proches du dossier. Il pourrait être entendu prochainement par le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke, en Suisse, selon une de ces sources.

 

Selon plusieurs témoins, MM. el-Assir et Takieddine ont été imposés en 1994, in extremis, dans deux contrats d'armement conclus avec le Pakistan et l'Arabie saoudite par le cabinet de François Léotard, alors ministre de la Défense.

 

Les juges instruisant le volet financier de l'affaire Karachi, MM. Van Ruymbeke et Roger Le Loire, soupçonnent que des rétro-commissions en marge de ces contrats aient servi à financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.

 

En Espagne, M. el-Assir est recherché pour une affaire de blanchiment de fonds.

 

Dans l'enquête française, il apparaît comme le bénéficiaire de plusieurs sociétés - Rabor, Mercor et Tesmar - ayant reçu des commissions sur les contrats d'armement conclus pour la vente de frégates avec l'Arabie Saoudite et pour la vente de sous-marins au Pakistan.

 

Introuvable depuis plusieurs années, l'homme d'affaires libano-espagnol, qui a eu des adresses en France, en Espagne et en Suisse, possédait des comptes en Espagne, en Suisse ou au Liechtenstein, en son nom ou au nom de structures offshore, selon l'enquête.

Son avocat espagnol avait indiqué en novembre 2011 à la police judiciaire espagnole qu'il était domicilié à Gstaad, en Suisse, selon une pièce du dossier d'instruction consultée par l'AFP.

 

Ziad Takieddine a raconté au juge Van Ruymbeke avoir retrouvé M. el-Assir, qui était un ami de lycée, dans un avion, en mars/avril 1993, et qu'ils avaient convenu de travailler ensemble à améliorer les relations entre la France et l'Arabie Saoudite.

M. Takieddine dément en revanche être intervenu dans le contrat Agosta avec le Pakistan et affirme que c'est M. el-Assir qui a été l'intermédiaire sur cette vente de sous-marins.

"Je suis une proie beaucoup plus facile à atteindre que M. el Assir", déclarait en octobre 2011 au juge M. Takieddine, qui a été plusieurs fois mis en examen.

 

Les magistrats soupçonnent que les virements bancaires sur le compte d'el-Assir ont donné lieu à des retraits d'importantes sommes en liquide, en 1994 et 1995.

 

"Je n'ai nullement bénéficié de ces retraits, je ne suis lié en aucune manière à M. El Assir", a dit en avril M. Takieddine au juge Van Ruymbeke, faisant valoir qu'il n'était lié à aucun des comptes bancaires incriminés.

 

L'homme d'affaires franco-libanais a été mis en examen pour recel d'abus sociaux aggravé et faux témoignage en septembre 2011 et plus récemment pour blanchiment aggravé.

 

Dans ce dossier tentaculaire, l'ex-ministre Renaud Donnedieu de Vabres a également été mis en examen, de même que deux proches de Nicolas Sarkozy, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert.

 

Chargé du volet terroriste de l'enquête, le juge Marc Trévidic, privilégie la thèse d'un attentat perpétré en représailles à l'arrêt, par la France, du versement de commissions.

 

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