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Moyen Orient et Monde - France

Adieu ému au prêtre égorgé dans son église

L'hommage rendu à Jacques Hamel s'est voulu être un rassemblement interreligieux et un appel à la tolérance et au discernement.

Hier, lors des funérailles de Jacques Hamel, dans la cathédrale de Rouen. Charly Triballeau/AFP

Une assistance « unie dans la peine et l'effroi » a dit adieu hier au prêtre français égorgé il y a une semaine par deux jihadistes dans son église en Normandie lors d'obsèques solennelles dans la cathédrale de Rouen, sous haute protection policière.
L'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, a salué la présence de représentants des confessions protestante, juive et musulmane parmi quelque 2 000 personnes venues assister à la célébration. Le gouvernement était quant à lui représenté par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Le cercueil de Jacques Hamel, 85 ans, assassiné le 26 juillet à Saint-Étienne-du-Rouvray, a été accompagné jusque devant l'autel par une longue procession de prêtres et de séminaristes revêtus de leur aube blanche et d'une étole mauve, couleur du deuil, avant d'être posé à même le sol, encadré par quatre grands cierges blancs.
Dans son homélie, Mgr Lebrun s'est adressé à ceux qui sont tentés par le jihad. « Vous que la violence diabolique tourmente, vous que la folie meurtrière démoniaque entraîne à tuer (...), priez Dieu de vous libérer de l'emprise du démon. Nous prions pour vous, nous prions Jésus qui guérissait ceux qui étaient sous le pouvoir du mal », a-t-il dit. « Nous sommes blessés, atterrés, mais pas anéantis », a ajouté l'archevêque à la communauté catholique.
« Après Charlie Hebdo (en janvier 2015), j'avais posté cette phrase : Oh mon Dieu, puissions-nous garder tolérance et discernement. Je ne pensais pas devoir m'appliquer cette phrase avec autant de force et de conviction », a déclaré, très émue, Jessica Deleporte, nièce du père Hamel. « Mais je vais le faire, et je vais réussir, pour toi, pour ce que tu étais, ce que tu es. »
Ceux qui n'avaient pu pénétrer à l'intérieur de la cathédrale gothique ont pu malgré la pluie suivre à l'extérieur, sur un écran géant, l'hommage rendu au père Hamel, tué pendant qu'il célébrait une messe matinale pour cinq fidèles.
Venir, « c'était un devoir. On est là pour le bon vivre-ensemble », témoigne Hassan Houays, musulman et professeur de mathématiques à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Refus de l'amalgame
Cet assassinat, chargé de symboles, perpétré par deux jihadistes de 19 ans se réclamant du groupe État islamique (EI), a causé un vif émoi en France. Le religieux était connu localement pour son investissement personnel dans le dialogue interreligieux avec les musulmans de Saint-Étienne-du-Rouvray. L'attentat, dernier d'une longue série qui endeuille la France depuis un an et demi, a été commis douze jours après le massacre de Nice (Sud-Est, 84 morts) perpétré par un Tunisien au volant d'un camion après le feu d'artifice du 14 Juillet, sur la Promenade des Anglais.
Dans ce contexte, les conditions de sécurité autour de la cathédrale ont été renforcées pour cette cérémonie. Vingt camions des forces de l'ordre pouvaient être ainsi dénombrés et toutes les personnes entrant dans l'édifice religieux ont dû se plier à des fouilles.
Le père Hamel, originaire du nord de la France, ne sera pas inhumé à Rouen, mais en un lieu que la famille veut garder secret, et dans la plus stricte intimité familiale, selon ses proches.
L'église théâtre du sordide assassinat restera quant à elle fermée pour plusieurs semaines, a fait savoir le diocèse, jusqu'à ce qu'un « rite pénitentiel de réparation » permette sa réouverture et la reprise du culte après la profanation.
Ces obsèques se déroulaient deux jours après que des centaines de musulmans sont allés prier dans les églises de France aux côtés des catholiques pour la messe dominicale, en signe de « solidarité » et d'« espérance ». Le pape François, évoquant dimanche cet attentat, a refusé de faire l'amalgame entre islam et violences.
Les représentants de la communauté musulmane de Saint-Étienne-du-Rouvray, où habitait Adel Kermiche, ont quant à eux annoncé leur refus d'organiser son inhumation.

(Sources : AFP)

Une assistance « unie dans la peine et l'effroi » a dit adieu hier au prêtre français égorgé il y a une semaine par deux jihadistes dans son église en Normandie lors d'obsèques solennelles dans la cathédrale de Rouen, sous haute protection policière.L'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, a salué la présence de représentants des confessions protestante, juive et...

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