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Moyen Orient et Monde - Turquie

« Ni coup d’État ni diktat » : des milliers de Turcs place Taksim pour la démocratie

Amnesty International a indiqué disposer d'informations crédibles selon lesquelles « la police turque à Ankara et Istanbul maintenait des détenus dans des positions douloureuses pendant des périodes pouvant aller jusqu'à 48 heures ».

Des milliers de Turcs ont envahi hier la place Taksim à Istanbul pour dire leur rejet des putschistes du 15 juillet. Bulent Kilic/AFP

« Ni coup d'État ni diktat ! » : des milliers de Turcs ont envahi hier la place Taksim à Istanbul, pour dire leur rejet des putschistes du 15 juillet, mais aussi souvent leur inquiétude devant la riposte du pouvoir après le coup d'État manqué.
C'est le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate et laïc) qui avait appelé à ce rassemblement. S'y était rallié le Parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan (AKP), dont les partisans descendent par dizaines de milliers dans les rues chaque soir. Mais dans la mer de drapeaux rouges turcs agités place Taksim, dominaient bien les portraits de Mustafa Kemal Atatürk, père de la République et figure tutélaire des militants du CHP. « Nous défendons la république et la démocratie », « La souveraineté appartient au peuple sans conditions », « Non au coup d'État, oui à la démocratie », proclamaient des pancartes.
Au-delà du rejet des putschistes, de nombreux Turcs exprimaient leur inquiétude après l'instauration de l'état d'urgence, ainsi que leur opposition au président Erdogan : « Le pouvoir au peuple ! », « La Turquie est laïque et le restera ! ».
Ce rassemblement intervient huit jours après la tentative de coup d'État qui a fait 270 morts et déclenché des purges massives dans l'armée, la justice, l'enseignement et les médias par un pouvoir turc totalement pris par surprise. C'est la première fois que pouvoir et opposition en appellent ensemble au peuple depuis le putsch raté.
Des blindés légers et des canons à eau avaient pris position près de la place Taksim, que survolait un hélicoptère, pour le rassemblement dont le coup d'envoi a été donné vers 18h00 heure locale. La grande artère Istiklal, qui part de Taksim, a été frappée en mars par un attentat attribué à l'organisation État islamique qui avait tué quatre touristes étrangers.

« Plus forte que jamais »
L'immense esplanade de Taksim est traditionnellement le théâtre des grandes luttes pour la démocratie. Ironiquement, elle a été le siège en 2013 de semaines de violentes manifestations qui avaient ébranlé le pouvoir du président Erdogan.
Mais dans une tribune publiée par le quotidien Habertürk, le Premier ministre Binali Yildirim a assuré que « la République turque (était) plus forte que jamais ». « La Turquie veille sur la démocratie dans tout le pays, a-t-il dit. Cette veille continuera tant que les éléments antidémocratiques n'auront pas été purgés. »
Mais Amnesty International a ajouté de nouvelles préoccupations quant à la brutalité de la purge en indiquant disposer d'informations crédibles selon lesquelles « la police turque à Ankara et Istanbul maintenait des détenus dans des positions douloureuses pendant des périodes pouvant aller jusqu'à 48 heures ». L'ONG a également évoqué des privations de nourriture et d'eau, injures, menaces et, « dans les cas les plus graves », des coups, tortures et viols.

Washington mis en cause
M. Erdogan avait balayé samedi les critiques de l'Union européenne. Ce que disent les responsables européens « ne m'intéresse pas et je ne les écoute pas », a-t-il lancé.
Il a averti que la riposte ne faiblirait pas contre les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, en exil aux États-Unis et accusé par Ankara d'avoir ourdi le coup d'État. La Turquie doit demander formellement son extradition à Washington, que le ministre de la Justice Bekir Bozdag n'a pas hésité hier à mettre en cause. « L'Amérique sait que Fethullah Gülen est derrière ce coup », a-t-il déclaré. Dernières mesures en date, la Turquie – où l'état d'urgence a été instauré jeudi pour la première fois en 15 ans – a porté de quatre à 30 jours la durée des gardes à vue et a dissous plus de 2 000 institutions. Rappelons que plus de 13 000 personnes ont été placées en garde à vue et 5 800 sont en détention.
Dans ce coup de balai inédit depuis l'arrivée au pouvoir de M. Erdogan en 2003, ont été fermés plus de 1 000 établissements privés d'enseignement, 15 universités, plus de 1 200 associations ou fondations et 19 syndicats. Le ministre de l'Éducation, Ismet Yilmaz, a affirmé qu'au moins 20 000 enseignants seraient embauchés pour compenser les limogeages et suspensions de professeurs. Seule note d'apaisement de l'après-coup d'État, 1 200 militaires du rang ont été élargis.
(Source : AFP)

« Ni coup d'État ni diktat ! » : des milliers de Turcs ont envahi hier la place Taksim à Istanbul, pour dire leur rejet des putschistes du 15 juillet, mais aussi souvent leur inquiétude devant la riposte du pouvoir après le coup d'État manqué.C'est le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate et laïc) qui avait appelé à ce rassemblement. S'y était rallié le Parti...

commentaires (3)

Même les hotesses de l'air et les stewards DE LA TURQUISH ???????????

FRIK-A-FRAK

16 h 13, le 25 juillet 2016

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Commentaires (3)

  • Même les hotesses de l'air et les stewards DE LA TURQUISH ???????????

    FRIK-A-FRAK

    16 h 13, le 25 juillet 2016

  • LE JEU N,EST PLUS ENTRE LES MAINS DU SULTAN EN HERBE ... PARTIE PERDUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 22, le 25 juillet 2016

  • Le plus dangereux est le limogeage des profs et instituteurs qui n'ont rien a faire avec le coup d’état. Les intentions d'Erdogan sont claires. La Turquie bascule dans l’impérialisme Turco-islamiste qui est un danger pour elle même mais aussi pour tous ses voisins et la région. Un nouveau compte a rebours a commencé...

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 24, le 25 juillet 2016

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