Un dissident de Nidaa Tounès, parti fondé par l'actuel président tunisien Béji Caïd Essebsi a ouvert samedi à Tunis le congrès constitutionnel de son nouveau parti, sous une surveillance sécuritaire importante, a constaté l'AFP.

Mohsen Marzouk qui était secrétaire général de Nidaa Tounès a lancé en mars dernier son propre parti "Machrou3 Tounes (Projet de la Tunisie, en arabe) dont la plateforme est fondée sur la pensée moderniste du père de l'indépendance Habib Bourguiba.

Plus de trois mille personnes étaient présentes à la cérémonie d'ouverture à Tunis de ce congrès qui se poursuivra dimanche et lundi à Hammamet (nord).

"Nous sommes en désaccord total avec tous ceux qui mélangent la politique et la religion", a-t-il dit dans son discours, en allusion au parti islamiste Ennahda, première force parlementaire dans le pays. La Tunisie "a besoin de grandes réformes et d'initiatives importantes", a ajouté M. Marzouk.

"Le temps des réformes est venu dans le pays. Nous sommes le parti de la réforme et nous avons décidé d'être une force de propositions constructives", a déclaré à l'AFP Mondher Belhaj Ali, dirigeant démissionnaire de Nidaa Tounès et membre fondateur de "Machrou3 Tounes".

"Machrou3 Tounes" comprend des députés démissionnaires du parti Nidaa Tounès et de son bloc parlementaire. Fin janvier ils ont créé leur nouveau bloc Al-Horra (la libre).

Nidaa Tounès est une formation hétéroclite née en 2012 et composée aussi bien de personnalités de gauche et de centre droit que d'anciens dignitaires du régime de Zine El Abidine Ben Ali.

Affaibli par le départ de Béji Caïd Essebsi, ce parti a été secoué par une crise née d'une bataille de succession ayant opposé principalement M. Marzouk et le fils du chef de l'Etat, Hafedh Caïd Essebsi.
La crise au sein de cette formation lui a fait perdre son statut de premier bloc parlementaire au profit de ses alliés d'Ennahda.

Ce congrès intervient à une semaine d'un vote de confiance au gouvernement de Habib Essid qui a refusé, sous pression" de démissionner et a choisi de passer devant le Parlement.