Au stade athlétique Luigi Ridolfi, à Florence, les applaudissements retentissent dans les tribunes. Mais les stars qu'acclame le public pour le 200m et le relais ne sont ni Usain Bolt ni Shelly-Ann Fraser-Pryce, ce sont des athlètes atteints de trisomie 21. Photo AFP / Claudio Giovannini
Au stade athlétique Luigi Ridolfi, à Florence, les applaudissements retentissent dans les tribunes. Mais les stars qu'acclame le public pour le 200m et le relais ne sont ni Usain Bolt ni Shelly-Ann Fraser-Pryce, ce sont des athlètes atteints de trisomie 21.
Avec près d'un millier d'autres sportifs "T21" venus du monde entier, ils participaient jeudi au dernier jour des "Trisome Games", première compétition mondiale qui leur est dédiée, à Florence du 15 au 22 juillet.
Nicole Orlando, athlète italienne et égérie des Trisome Games, exulte de joie sur le podium. Elle vient de remporter l'argent pour le relais féminin 400m avec ses coéquipières. Dans les tribunes, la délégation des sportifs italiens s'enflamme tandis que retentit l'hymne national. On s'embrasse, on se tape sur les épaules, certains sautent même dans les bras de leurs entraîneurs, emportés par la joie de la victoire, dans une spontanéité qui n'appartient qu'à eux.
(Pour mémoire : Des danseurs atteints de trisomie 21 à l'affiche à Vienne)
"Occasion internationale unique"
A quelques pas de là, Nicolas Virapin, athlète français, savoure lui aussi sa victoire sous le crépitement des flash. Il a remporté le bronze pour le 200m. Ces sportifs, venus de 36 pays pour la plupart avec leur délégation nationale, étaient invités à concourir dans leur discipline de prédilection parmi les neuf proposées : tennis, tennis de table, natation, natation synchronisée, gymnastique artistique et rythmique, judo, futsal (football en salle), et athlétisme.
"Les Trisome Games sont une occasion internationale unique pour distinguer des sportifs "T21" et leur offrir un peu de lumière, explique Marc Truffaut, président de la fédération française du sport adapté. Notre objectif en tant que délégation nationale n'est pas un objectif d'équipe. Ce que l'on veut c'est que des individus puissent être valorisés, pour leur personnalité et leurs compétences ".
Du côté des organisateurs de l'évènement, c'est également l'accomplissement personnel des sportifs qui est au coeur de l'initiative. Marco Borzacchini, président de la FISDIR, la fédération italienne du sport adapté, à qui l'on doit la naissance des Trisome Games, estime que ces jeux sont un véritable succès en termes de participation et de performance. Surtout, ils permettent de déconstruire les clichés qui entoure la pratique du sport chez les T21 :
"Les Trisome games sont le point d'arrivée d'un long processus né il y a plus de 10 ans pour permettre aux personnes atteintes du syndrome de Down de vivre le sport autrement que comme un simple divertissement. On considérait qu'ils ne pouvaient que jouer ou s'amuser en faisant du sport, en réalité ils sont capables de réaliser des prestations sportives de haute qualité technique, comme des sportifs classiques."
La question que posent ces Trisome Games est aussi la possibilité de réintégrer les sportifs porteurs du syndrome de Down aux jeux paralympiques, dont ils sont exclus depuis 2004, et cela à quelques semaines de l'ouverture des Jeux de Rio de Janeiro au Brésil.
Pour le président de la fédération française du sport adapté, les paralympiques sont la prochaine étape pour donner entièrement leur place aux porteurs de trisomie dans le monde des compétitions sportives. "Le slogan de la candidature de Paris pour les Jeux olympiques de 2024 est "la force du rêve". Le rêve justement ce serait que n'importe quel sportif, quelle que soit sa particularité, puisse participer à ces jeux. Et les T21 aussi."
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Nicole Orlando, athlète italienne et égérie des Trisome Games, exulte de joie sur le podium. Elle vient de remporter l'argent pour le relais féminin 400m avec ses coéquipières. Dans les tribunes, la délégation des sportifs italiens s'enflamme tandis que retentit l'hymne national. On s'embrasse, on se tape sur les épaules, certains sautent même dans les...