Le ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, s'est rendu hier auprès du chef des Forces libanaises pour une visite qui ne peut être située que dans le cadre de la coopération établie entre les FL et le Courant patriotique libre (CPL), auquel M. Bou Saab appartient.
Le ministre a assuré, en réponse aux questions de la presse, qu'il n'est pas porteur au chef des FL d'un message du chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, dont la candidature à la tête de l'État est soutenue par M. Geagea. Il a souligné que l'entretien a principalement porté sur le fonctionnement du gouvernement, ainsi que sur des questions liées à l'enseignement dans quelques régions du Liban.
« Nous avons insisté sur l'importance d'un partenariat authentique entre les parties puissantes du pays, partant du principe que nul ne peut éliminer l'autre. Nous sommes tous attachés au vivre-ensemble. Il s'agit d'une conviction ancrée chez tous », a-t-il dit, en exprimant l'espoir d'un règlement qui pavera la voie à l'élection du général Aoun à la tête de l'État.
Interrogé au sujet du gouvernement, le ministre a mis l'accent sur la gravité de la situation dans laquelle il se trouve. « Le gouvernement est arrivé à un point où il fonctionne de manière inacceptable, ce qui est extrêmement excédant », a affirmé M. Bou Saab avant de préciser qu'il a fait part au chef des Forces libanaises de la façon avec laquelle toutes les parties se traitent en Conseil des ministres. « Le travail du Conseil des ministres est devenu très pénible au point que nous ne pouvons plus prédire jusqu'à quand le gouvernement pourra tenir le coup. Au train où vont les choses, sa durée de vie n'est plus longue, d'où la nécessité d'élire au plus tôt un président de la République », a insisté M. Bou Saab, qui a ensuite exprimé l'espoir que l'entente réalisée par le CPL avec le Hezbollah, puis avec les FL s'étendra à d'autres parties. « C'est ce genre d'entente qui peut jeter la base d'un partenariat, que ce soit au niveau de l'action au sein du gouvernement ou ailleurs. Il faut parvenir, en dépit des divergences politiques, à nous entendre sur la gestion du pays », a-t-il soutenu.
En réponse à une question, le ministre a souligné que les contacts entre le CPL et le courant du Futur n'ont jamais été interrompus. « Ils se sont poursuivis, mais suivant une nouvelle fréquence », a dit M. Bou Saab, avant d'insister sur le fait que le courant du Futur « se doit de prendre conscience de l'importance d'un partenariat national authentique, avant les trois jours de la conférence de dialogue, à partir du 2 août prochain ». « Sans cette conviction, nous entrerons à partir de la première semaine d'août dans une nouvelle phase et dans une nouvelle crise politique, différente de la précédente. Son règlement serait différent de celle que nous vivons aujourd'hui », a-t-il observé, sur un ton énigmatique, en prenant soin toutefois de préciser qu'il ne fait pas du tout allusion à des secousses au niveau de la sécurité.
Après son entretien avec le ministre de l'Éducation, M. Geagea a conféré avec la nouvelle chargée d'affaires américaine, Elizabeth Richards.