« Les produits agricoles en provenance de la Békaa sont irrigués avec de l’eau polluée »

Réagissant au scandale qui a éclaté autour de la pollution du fleuve Litani et du lac du Qaraoun, les députés de Zahlé et de la Békaa ont tenu une conférence de presse pour faire le point de la panoplie de projets suggérés pour résoudre le problème sur ce plan ainsi que les fonds nécessaires pour leur financement.
Le député du bloc du Futur, Jamal Jarrah, a fait le point des risques encourus par l'ensemble des Libanais du fait de cette catastrophe écologique qui affecte non seulement l'environnement et la santé des Libanais, mais également les produits agricoles consommés, irrigués à partir de ce fleuve.
« Cent soixante millions de mètres cubes sont utilisés à partir du barrage du Qaraoun pour l'irrigation. Par conséquent, les produits agricoles en provenance de la Békaa sont irrigués avec de l'eau polluée », a indiqué le député.
M. Jarrah a mentionné que dès 2008, les députés de Zahlé, de la Békaa-Ouest et de Rachaya avaient multiplié les réunions pour plancher sur ce problème, soulignant que des comités ministériels ont été mis en place.
Dans le cadre de cette dynamique, plusieurs projets ont été identifiés et définis dans un plan global, comprenant le nettoyage du lac, l'édification de stations d'épuration, l'installation de réseaux d'égouts et de traitement de déchets industriels pour toutes les régions affectées qui s'étendent jusqu'au Liban-Sud « où la pollution est charriée par le fleuve », a précisé M. Jarrah.
Les députés de Zahlé et de la Békaa ont présenté au départ une proposition de loi pour le financement du projet de nettoyage du lac, d'un coût de 382 milliards de LL. « Il a été adopté par la commission des Travaux publics, de l'Énergie et des Ressources hydrauliques ainsi que par la commission des Finances qui a modifié le texte initial pour inclure des projets de traitement de la pollution et la création de stations d'épuration et de réseaux d'égouts dans plusieurs régions au Liban-Sud, d'un coût total de 1 100 milliards de LL », a précisé le député.
M. Jarrah a expliqué qu'une partie de ces projets sera financée grâce à un prêt du gouvernement italien (27 millions d'euros), un autre de la Banque mondiale (55 millions de dollars), le CDR devant contribuer également au financement par le biais d'un prêt à concurrence de 7 millions de dollars.
« Il s'agit d'une série de projets qui s'inscrivent dans le cadre d'un plan global défini par le ministère de l'Environnement, visant à résoudre le problème de la pollution au niveau national », a poursuivi M. Jarrah. Ce dernier a appelé à mettre en application la loi-programme, soulignant que les députés de Zahlé, de la Békaa et de Rachaya « suggèrent que ce projet soit considéré dans le cadre de la législation de nécessité, vu son importance ».