Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Plus de 100 musulmans de Chine poussés vers l'EI par la répression de Pékin (étude)

Les politiques répressives et restrictions religieuses imposées par Pékin aux minorités musulmanes de l'ouest de la Chine ont pu amener plus d'une centaine de personnes à rejoindre les rangs du groupe Etat islamique (EI), a expliqué mercredi un centre de réflexion américain réputé.

Les autorités chinoises affirment depuis longtemps que l'EI recrute parmi les Ouïghours, des musulmans turcophones qui constituent la première ethnie du Xinjiang --vaste région semi-désertique mais riche en ressources aux confins de l'Asie centrale.

Une partie de la population ouïghoure est hostile à la tutelle de Pékin et une frange radicalisée est à l'origine ces dernières années d'attentats meurtriers dans la région et en dehors, Pékin imputant ces attaques à des groupes "séparatistes" et "islamistes".

Le régime chinois a réagi à cette recrudescence de violences en durcissant les restrictions dans la région, interdisant à des fonctionnaires et étudiants d'observer le ramadan, bannissant les barbes longues ou encore en décourageant le port du voile.

Or, ces diverses mesures, associées aux discriminations économiques et aux tensions interethniques, "peuvent être un facteur poussant des personnes à quitter le pays et à chercher ailleurs un sentiment d'+appartenance+", souligne la New America Foundation.

Son rapport est étayé par l'analyse de documents d'enregistrement concernant quelque 3.500 nouveaux combattants de l'EI, divulgués par un transfuge de l'organisation.
Parmi eux, 114 venaient du Xinjiang, ce qui fait de la région chinoise la cinquième plus importante source de recrues de l'EI parmi les zones géographiques mentionnées dans les documents, après trois régions d'Arabie saoudite et une de Tunisie.

Pour la New America Foundation, cela s'explique potentiellement par "d'importantes disparités économiques entre les Han, l'ethnie majoritaire en Chine" et la minorité Ouïghoure, ainsi que par "une substantielle répression d'Etat".

Pékin affirme que des groupes radicaux séparatistes établis à l'étranger tentent de déstabiliser le Xinjiang, comme l'Etim --le Mouvement islamique du Turkestan oriental, ancien nom du Xinjiang.
Mais l'influence réelle de l'Etim est toutefois sérieusement mise en doute par des experts et pays occidentaux.

Certes, toutes les recrues du Xinjiang ont indiqué à l'EI venir du "Turkestan" ou du "Turkestan oriental", termes utilisés par les partisans séparatistes pour désigner la région.

Mais selon l'étude, ces nouveaux combattants n'avaient aucune précédente expérience jihadiste, et ne mentionnent aucun engagement dans les rangs de l'Etim --à rebours de la version officielle chinoise sur leur radicalisation. En moyenne, ils s'avéraient avoir un niveau faible d'apprentissage religieux.

En mai 2014, un attentat-suicide sur un marché d'Urumqi, capitale du Xinjiang, avait fait 43 morts et une centaine de blessés, quelques mois après une tuerie à l'arme blanche à la gare de Kunming (province du Yunnan, sud), où 29 personnes avaient été assassinées.

Les politiques répressives et restrictions religieuses imposées par Pékin aux minorités musulmanes de l'ouest de la Chine ont pu amener plus d'une centaine de personnes à rejoindre les rangs du groupe Etat islamique (EI), a expliqué mercredi un centre de réflexion américain réputé.
Les autorités chinoises affirment depuis longtemps que l'EI recrute parmi les Ouïghours, des musulmans...